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le vieux monde qui n'en finit pas
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29 mai 2008

Rennes-en-Grenouilles

"Les associations d'idées sont un don du seigneur mais elles donnent parfois mal à la tête", aimait à répéter Vialatte. (Il avait piqué l'idée à Alphonse Allais, dont le père était pharmacien.)

Tout la nuit, j'ai été estraboucarbillé par un trop-plein de dopamine consécutif à la vision de Shine a Light. En quête d'un sommeil introuvable, je ne sais pourquoi, j'ai pensé à Michael Wilson, érudit filmologue (on peut lire mensuellement dans Positif les entretiens qu'il mène avec les plus grands réalisateurs américains) qui cosigna avec Scorsese plusieurs documentaires roboratifs sur l'histoire du cinéma et la cinéphilie.

Puis j'ai songé au "prince des penseurs" Jean-Pierre Brisset (1837-1919), dont j'ai eu l'incroyable bonheur de découvrir l'existence jadis, par une autre nuit sans sommeil, dans la maison de Michael et Carole Wilson sur les hauteurs de Westlake Village.

brisset

Cela m'a entraîné enfin à Rennes-en-Grenouilles, la plus petite commune de la Mayenne par le nombre d'habitants, que Brisset évoque dans La Grande Nouvelle (1900). Il faut savoir que cet austère "grammairien et prophète" - qui comptait Jarry, Satie, Breton, Foucault et Queneau parmi ses exégètes les plus fameux, et que le regretté André Blavier cite pas moins de treize fois dans l'ultime édition (2001) des Fous littéraires - a amplement démontré par exemple que la parole existait bien avant que l'homo sapiens ne s'impose en ce bas monde, en l'occurrence chez ses ancêtres les grenouilles.

Le rapport avec le canton de Lassay-les-Châteaux, en Mayenne, Pays-de-la-Loire, ne pourra être examiné aujourd'hui. Je reviendrai ici sur le cas étonnant de Jean-Pierre Brisset. Peut-être en le citant longuement, avec l'autorisation de son éditeur, les Presses du Réel (Dijon).

On s'étonnera tout de même de cette extraordinaire capacité qui nous est donnée (nous vient-elle aussi des batraciens ?) de passer des Rolling Stones à Rennes-en-Grenouilles en moins de vingt lignes. "Le cerveau de l'homme est un organe fascinant dont nous n'élucidons que peu à peu les mystères", disait Céline qui, lui, avait fait médecine.

rennes_grenouilles

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Commentaires
J
Mais oui, "on s'étonnera tout de même de cette extraordinaire capacité qui nous est donnée (nous vient-elle aussi des batraciens ?) de passer des Rolling Stones à Rennes-en-Grenouilles en moins de vingt lignes" !<br /> Brisset sans langue ne se conçoit pas, les Rollingues non plus, encore moins les batraciens. Et tout cela se nourrit de langues, parfois zeugmaticales, qui font la bonne communication : ah ! le verbe, par quels tortus chemins te torture-t-on ? Et même ce gars-là, épistolaire en diable, a besoin, pour clore sa missive, d'un coup de langue.
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