Alfred Hitchcock, 13 août 1899

« Encore une de morte. » (A.H.)

« Chez quelques peuples barbares, c'est un opprobre que de paraître nus. » [Hérodote, Histoire, cité par Marcela Iacub, Par le trou de la serrure, Une histoire de la pudeur publique, Fayard, 2008]

Puisqu'on a affaire à un grand cinéaste du subliminal, il est normal que Marion Crane soit sous-vêtue de blanc après l'amour, et dévêtue de noir avant la douche mortelle. Alfred Hitchcock affectionnait ce genre d'idée aussi simple que complètement tordue - lui qui passa son temps, de Murder à Frenzy, à trucider d'innocentes créatures en y mettant les formes. Quand il ne les faisait pas tourner en bourrique, comme dans Suspicion, Rebecca, Notorious ou Les Zoziaux. Pour ça et pour bien d'autres péchés, on ne l'oubliera jamais, le vieux jésuite. Profitons de l'occasion pour lui souhaiter son anniversaire. Il vient d'avoir 109 ans, Hitchcock.

Janet Leigh, Psycho, 1960

Comments

[tatum]

Est-il imaginable que le même petit buffet ait servi dans les deux scènes ?
Que le même mobilier décore la chambre d'hôtel à Phoenix et le minable Bates Motel, comme dans le premier Ulmer venu ?
Preuve de la pauvreté du magasin aux accessoires d'Universal ou du génie de notre fakir du déjà-vu ?

[tatum]

Bien vu, l'ami.
C'est d'autant plus troublant que les deux films sont presque contemporains.
Mais il y a une différence de taille. (Et je ne parle pas de la taille des bonnets.)
Léon n'est pas Norman Bates, et leurs intentions sont un tantinet différentes.
Le noir qui va si bien à Dolly Bell n'a semble-t-il d'autre fonction que décorative et picturale. Faire "ressortir sa peau diaphane" dans l'exercice de son métier ? Minnelli ou Demy n'auraient-il pas donné de l'écarlate ou du vert pomme à Cyd ou à Catherine, avec le même résultat ?
Chez Hitchy-Bitchy, le noir qui va si joliment à Marion Crane nous annonce ce qui attend la péronnelle (la douche-cercueil est visible, déjà, en profondeur de champ).
Comme Hitch le dit plus haut, elle est déjà morte.

[globeglauber]

tiens, cette histoire de soutifs black & white me fait penser à ça:
> http://globeglauber.wordpress.com/2008/07/22/le-fil-et-la-toile-pollet-melki-2-gala/

[cf. petites photos du milieu - avec une loupe - et deuxième paragraphe du texte]