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le vieux monde qui n'en finit pas
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11 janvier 2009

Yann Eliès

Le 18 décembre, au milieu de l'océan Indien, Yann Éliès, concurrent de la course en solitaire Vendée Globe, a été victime d'un accident à bord de Generali. Bilan: fracture du fémur gauche, de quatre vertèbres et du bassin. Récit, trois semaines plus tard, dans une clinique des Côtes d'Armor. Images de Marc Guillemot et de son Safran venant à la rescousse.

yann_elies

« J'avais eu à plusieurs reprises ce problème à l'avant du bateau, sur le bout de tangon, et j'ai dû réparer. [...] Les conditions de mer et de vent n'étaient pas dangereuses. Mais au bout de trois à quatre minutes de réparation à califourchon à l'avant, le bateau est soudain parti en survitesse, puis a enfourné dans une vague. Je me suis cramponné parce que j'ai vu que cela allait merder. Et puis quand j'ai ouvert les yeux, j'avais la jambe cassée en deux. J'avais gardé le contact avec le bateau en pendouillant hors du pont par le harnais et je m'étais cramponné avec la main gauche. J'ai eu très peur. Je me suis hissé sur le pont en quelques secondes pour me sortir de là, en trouvant des ressources inimaginables, car j'ai compris que quelque chose de grave était arrivé. Sur le pont, je me suis traîné jusqu'au cockpit en hurlant de douleur, puis j'ai grimpé dans la bannette et j'ai tout de suite appelé les secours.

[Alors l'attente a commencé], jusqu'à ce que Marc Guillemot arrive, 36 heures après l'accident. Cela m'a donné un peu de peps mais je savais que je ne pouvais pas lui demander de monter à bord, car cela condamnerait son bateau. Ensuite, il a fallu encore attendre l'arrivée de la frégate de la Marine australienne. Pendant les deux jours de transfert vers l'Australie, la partie n'était pas terminée, car le bateau n'était pas vraiment "médicalisé". La vraie délivrance n'a eu lieu qu'en touchant terre. »

Entretien avec Yann Éliés (Bertrand d'Armagnac, 8/1/2009,Trestel, 22), LeMonde. Images: yachtpals

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