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le vieux monde qui n'en finit pas
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19 avril 2009

Virginie Despentes, Orelsan, la censure

J'aime bien Virginie Despentes, cinéaste, écrivain (la sortie d'un nouveau livre est annoncée pour bientôt) et pétroleuse. J'aime bien quand elle met les pieds dans le plat en feignant d'être maladroite. Je veux dire: quand elle vient faire pipi dans la mangeoire commune à Mmes Marie-Georges Buffet, Christine Albanel, Ségolène Royal, Isabelle Alonso et Michèle Alliot-Marie. Dans un récent entretien, un délégué des Inrockuptibles lui demande ce qu'elle pense de "l'affaire Orelsan".

virginie_despentes

« Je trouve sa chanson [Sale Pute] très bien, efficace, drôle et bien foutue. Dans d’autres communautés, on parlerait, je crois, d’un texte traitant avec une certaine efficacité le "désarroi amoureux": je t’aime, tu ne m’aimes pas, je suis désespéré, je vais te niquer ta race. Sur le sujet, on doit pouvoir trouver quelques lignes autrement plus violentes chez Racine ou Shakespeare. Je veux dire: ça serait pas genre un thème classique de la littérature, la déception amoureuse? Bon, mais on parle d’un gouvernement qui en avait déjà après Madame de La Fayette, donc on finit par se demander s’ils n’ont pas un problème, global, avec le dépit amoureux… De là à penser qu’ils pressentent quelque chose, dans leurs propres rangs, qui pourrait déconner de ce côté là… va savoir.

« [...] Quand on voit l’état des politiques dans le pays, on voit bien qu’il n’y a ni ordre, ni morale. Évidemment, ça me rappelle Baise-moi, [...] j'ai lu dans Les Inrocks que Dominique A se sentait obligé de nous dire ce qu’il pense de la qualité du texte, et que ça "ne faisait pas de mal" à Orelsan, de se faire remonter les bretelles. Et j’ai trouvé cet édito autrement plus violent que le texte d’Orelsan, parce que je doute qu’il ait été écrit au deuxième degré.

« On peut voir cette tentative de censure comme une opération en laboratoire: comment le gouvernement peut-il intervenir directement sur Internet, sur les concerts, sur les sorties de disques, sans emprunter les voies légales, en mettant une pression directe? Et je pense que pour le gouvernement, l’opération n’est pas un échec: les maisons de disques feront attention, à l’avenir, à ne pas signer des artistes hip hop qui ont quelque chose à dire, les organisateurs de festival penseront à faire attention à inviter des artistes qui ne font pas de problème, et si le gouvernement travaille bien, un jour les hébergeurs Internet, comme le fait déjà Myspace, surveilleront ce qu’ils mettent en ligne et "arracheront les mauvaises herbes" de tout discours pouvant avoir un contenu. »

[version complète ici]

thriller2
Christina Lindberg dans Thriller. En grym film (Bo Vibenius, 1974)

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Commentaires
T
Bonjour,<br /> Interminable, ce communiqué. <br /> (Et incompréhensible, mais c'est une autre paire de manches.) <br /> Une ligne aurait suffi, avec un lien vers le site ad hoc. <br /> Par ailleurs, pourquoi intervenir sur le billet "Despentes", introduit il y a plus d'un mois (et vers lequel personne ne se dirige plus, cela va tellement vite, n'est-ce pas...), alors que ce blog a commenté la semaine dernière la chronique de Bernard Joubert et le sort crapuleux que lui ont réservé quelques hystériques lecteurs et commentateurs de SH ? <br /> Et pourquoi signer la présente intervention de ce doucereux pseudonyme de "Camomille" ? (N'est-ce pas le nom d'une tisane diurétique ?)<br /> N'êtes-vous pas cette lectrice attentive au droit de vivre (???) qui déverse son fiel dans le dernier numéro de Siné Hebdo ?
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C
Communiqué de presse<br /> <br /> <br /> *Solidaires face aux menaces du rappeur OrelSan contre les associations <br /> féministes*<br /> <br /> Le 21 avril 2009, le rappeur OrelSan était programmé à la MJC de Rennes. <br /> Pendant les semaines précédant le concert, de nombreuses associations <br /> ont alerté le directeur de la MJC et les élu/es de la ville de la <br /> nocivité des textes de ce rappeur qui se plaît à détailler avec <br /> complaisance des violences infligées à des femmes et à des mineures.<br /> <br /> Deux semaines auparavant, OrelSan devait se produire à Poitiers. Mais, <br /> face à l’extrême violence de ses chansons et à leur ambivalence, les <br /> responsables du Confort Moderne ont décidé de le déprogrammer.<br /> <br /> A Rennes, le responsable de la MJC et les élu/es se sont réfugiés <br /> derrière une pseudo-liberté d’expression qui ne connaîtrait aucune <br /> limite pour maintenir le concert d’OrelSan. La liberté d’expression, <br /> telle qu’elle est internationalement reconnue, connaît pourtant une <br /> limite : l’appel à la haine et au meurtre.<br /> <br /> Dans leur volonté de protester contre cette conception de la liberté <br /> d’expression qui ne respecte ni l’humain ni le vivre-ensemble, quatre <br /> associations ont appelé à un sit-in le jour du concert devant la MJC : <br /> Pulsart, association nationale d’actions artistiques auprès des jeunes <br /> en difficulté, et trois associations locales qui agissent pour les <br /> droits et l’autonomie des femmes. L’entrée de la salle a été bloquée <br /> pendant une heure par quelques manifestant/es, retardant ainsi le <br /> concert. Cette action s’est déroulée sans violence. Pendant le blocage, <br /> les participant/es, des militant/es d’associations et des étudiant/es de <br /> Rennes 2, ont discuté avec le public pour leur faire prendre <br /> connaissance de la teneur des textes d’OrelSan et de leur gravité.<br /> <br /> Jeudi dernier, 30 avril, Pulsart et d’autres associations ont reçu une <br /> lettre de l’avocat d’OrelSan en date du 22 avril qui les met « en <br /> demeure d’interrompre immédiatement toutes [leurs] actions de nature à <br /> porter atteinte au bon déroulement de la carrière d’OrelSan ».<br /> <br /> L’avocat du champion de la liberté d’expression intime donc aux <br /> associations de se taire sous menace de poursuites.<br /> <br /> *Nous soutenons toutes les associations mises en demeure.*<br /> *Ces mises en demeure concernent aussi chacune de nos associations :*<br /> *c’est notre liberté de manifestation et d’expression qui est menacée.*<br /> <br /> Par ailleurs, l’avocat d’OrelSan émet toute une série d’accusations <br /> mensongères qu’il est bien sûr dans l’impossibilité d’étayer par quelque <br /> fait réel. La manœuvre vise à faire pression pour imposer le silence aux <br /> associations féministes.<br /> <br /> L’avocat avance aussi : « la chanson dont vous dénoncez les paroles <br /> n’est ni contenue dans l’unique album d’OrelSan, ni interprétée lors de <br /> ses prestations sur scène ».<br /> <br /> OrelSan ne chante plus « Sale Pute » sur scène, mais il continue à <br /> chanter « Suce ma bite pour la Saint-Valentin » où il menace (déjà !) sa <br /> copine de la « marie-trintigner » si elle ne se tait pas (décidément, <br /> c’est une manie !). De plus, ces chansons, parmi les plus haineuses de <br /> son répertoire, sont toujours accessibles sur internet : le rappeur et <br /> ses producteurs refusent de les retirer.<br /> <br /> Nous rappelons enfin que plusieurs autres de ses chansons sont porteuses <br /> d’un message de haine contre les femmes, les gays et les lesbiennes. <br /> Pour n’en citer que deux, « Courez, courez » et « Différent » comptent <br /> parmi les chansons de son album qui portent atteinte à la dignité humaine.<br /> <br /> *OrelSan use et abuse de la liberté d’expression,*<br /> *mais dénie à celles et à ceux qui rejettent ses chansons le droit de <br /> s’exprimer.*<br /> *Nous refusons le chantage et le silence qu’il veut nous imposer.*<br /> *Nous dénonçons les accusations mensongères proférées par son avocat.*<br /> *Nous affirmons que la liberté d’expression n’appartient pas qu’aux <br /> « artistes » :*<br /> *la liberté d’expression appartient à chacun/e d’entre nous.*<br /> *OrelSan ne nous fera pas taire !*<br /> <br /> *Signataires :*<br /> Association Droits des Femmes XXe, Chiennes de Garde, « Cineffable, <br /> Quand les lesbiennes se font du cinéma », Collectif de pratiques et de <br /> réflexions féministes « Ruptures », Collectif national pour les droits <br /> des femmes (CNDF), Collectif 13 Droits des Femmes, Coordination des <br /> associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (CADAC), <br /> Coordination française pour le Lobby européen des femmes (CLEF), <br /> Coordination Lesbienne en France (CLF), CQFD-Fierté Lesbienne, Elu/es <br /> Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF), Fédération nationale <br /> solidarité femmes (FNSF), « Femmes Libres » - Radio Libertaire, Femmes <br /> Solidaires, La Meute, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie <br /> (LFID), Ligue du Droit International des Femmes (LDIF), Mix-Cité Paris, <br /> Mouvement français pour le planning familial (MFPF), Nouveau Parti <br /> Anticapitaliste (NPA), Paroles de femmes Massy, Parti de Gauche, <br /> Pluri’elles Algérie, SOS Sexisme….
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M
Bonjour Henri Graetz.<br /> J'avoue que je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez dire. Qu'est-ce qui est " factice " exactement ?
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H
Virginie est sincère, j'en suis sûr ;<br /> mais elle ne doit pas se rendre compte qu'elle défend une "subversion" complètement factice.<br /> Désolant...<br /> (Toutes les parties dans cette affaire, d'ailleurs...)
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