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le vieux monde qui n'en finit pas
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26 avril 2009

Royal : pas de pardon

Au spectacle ridicule d'une cheftaine déchue rageant de n'être pas assez souvent invitée à la télévision, et assumant pour ce faire, le plus cruchement du monde, quelques couillonnades supposées du calife en titre, il ne suffit pas de glousser en la traitant de folle. Encore fallait-il démontrer, en philosophe, qu'elle est aussi absurdement idiote, parfaitement inculte et totalement nocive à la vie publique. C'est ce que fait Michel Onfray, avec une clarté éblouissante, dans le dernier numéro de Siné Hebdo. Nous le trouvions un peu endormi, le Michel, depuis quelques semaines («transfiguré» qu'il était par Welcome de Philippe Lioret ou irrité par le goût du sabotage de moult étudiants qui, du même coup, désertaient ses conférences). Nous voilà rassuré. Nous préférons qu'il nous parle de Jankélévitch (ou de Diogène) que de Pouget ou de Bakounine.

charlesbutterworth

 

« [...] Le cas Ségolène Royal n’est guère plus réjouissant. [...] Dernière crétinerie en date : la demande de pardon à Dakar pour une faute qu’elle n’a pas commise ! Il lui faudrait arrêter de lire BHL (son autre mentor avec Régis Debray) et lire Le Pardon et Pardonner ? de Jankélévitch… Dans ces deux magnifiques textes, le philosophe explique les conditions du pardon : d’abord, il faut que l’offenseur en fasse la demande ; ensuite, il faut que l’offensé, et lui seul, l’accorde. De l’impossibilité pour les offensés des camps d’extermination à pouvoir pardonner, de l’absence aussi, évidemment, de demande de pardon des offenseurs nazis, Jankélévitch concluait au caractère impardonnable de la Shoah, donc à son imprescriptibilité.

Dans le cas qui nous occupe, l’offenseur est Sarkozy, qui, bien évidemment, et pour cause, n’a pas demandé pardon d’avoir affirmé que les Noirs étaient par nature incapables d’entrer dans l’Histoire. Ensuite, l’offensé, c’est le peuple africain, qui, lui seul, et personne d’autre à sa place, ne peut accorder ce pardon. Ségolène Royal n’est pas l’Afrique, et elle n’est pas le président de la République. Elle n’est ni l’offensée, ni l’offenseuse.

On ne saurait pardonner l’offense faite par un tiers ! Qui pourrait pardonner un violeur du forfait qu’il n’a pas subi lui-même ? Sinon un curé… Quelle brutalité faite à l’offensé que de s’y substituer ! C’est deux fois l’humilier que de s’arroger le droit indu de pardonner à sa place. Ici, c’est ajouter l’injure royaliste à l’offense sarkozyste. L’insanité du président de la République est l’avers d’une médaille dont le revers est la démagogie de la battue socialiste. Dans les deux cas, une fausse monnaie dont il faut se débarrasser. » [ Michel Onfray, Siné Hebdo n° 33 ]

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