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10 mai 2009

Straub et Huillet, trois films à Bruxelles

Un programme de trois films de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub,
sorti en salles çà et là, début avril, sera projeté 

à Bruxelles, au cinéma Arenberg, le jeudi 14 mai à 21h30.

dh_jms

« Trois films, trois courts, Le Genou d’Artémide et Le Streghe, femmes entre elles de Jean-Marie Straub, adaptés de textes de Pavese, et Itinéraire de Jean Bricard, dernière réalisation du couple avant la disparition de Danièle Huillet en 2006. On avait déclaré un peu naïvement à l’occasion de Ces Rencontres avec eux, le précédent film du binôme Straub-Huillet, que probablement Jean-Marie Straub ne réaliserait plus. C’était idiot bien entendu, mea culpa, et tant mieux à la vue notamment des deux courts métrages signés en solitaire qui irradient toujours autant, même s’ils apparaissent de prime abord comme des sortes de récréations, (particulièrement Le Streghe, femmes entre elles, sans doute le plus léger et ironique des trois). A l’inverse, Le Genou d’Artémide est porté par une légère mélancolie, travaillé par la fugacité des choses, leur irrémédiable disparition pour les mortels que nous sommes.

« C’est sans doute un défaut majeur de la critique que d’interpréter, depuis Sainte Beuve, les œuvres des auteurs en regard de leur biographie, mais il nous a été bien difficile de ne pas voir dans ces 26 minutes le fantôme de Danièle Huillet rôder dans ces bois de toujours. Ici Endymion y rencontre un étranger à qui il raconte qu’il a croisé la chasseresse Artémide et qu’il ne vit plus que dans l’attente de la retrouver, désormais perdu dans une rêverie de laquelle il ne peut s’éveiller. Funèbre serait un mot impropre à définir l’humeur du film, tant Straub semble porté par un idéal de vie. Il ne faut pas voir autrement le premier plan figurant l’étranger, comme en état de halte, la main ostensiblement posée sur le tronc d’un arbre puissamment enraciné dans la terre. Il y a quelque chose de vitaliste dans cette posture, une manière de nous prouver à nous spectateurs que tout est vivant dans le plan, que la nature enregistrée par la caméra est concrète, palpable, réelle. C’est la dimension matérialiste de ce cinéma, qui n’oublie jamais que les beautés du monde existent dans leur évidence même, leur être-là. D’où le sentiment que les plans sont eux aussi enracinés dans le sol, jamais flottants (on ne dira jamais assez combien dans les films des et de Straub, les cadres sont d’une grande précision), toujours inféodés à la logique du vivant et du poids des choses.  »

[ fin de l'article de Jean-Sébastien Chauvin ICI ]

Deux de ces films étaient montrés en avant-première à la Cinémathèque française, à Paris, le 9 mars dernier. Ci-dessus: extrait de la présentation par Jean-Marie Straub, dont la version complète de 35' est visible sur tvetoile.net, c'est-à-dire ICI.

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Commentaires
M
Juste préciser que ce n'est pas depuis Sainte Beuve qu'il devient délicat d'interpréter l'oeuvre d'un auteur en regard de sa biographie mais depuis Proust, qui répondait à Sainte Beuve.
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