Lectures pour tous : Jacques Sternberg

Pour Élise, encore

Les morts

« Là-bas, sur Nécraulis, la lugubre planète de la Galaxie maudite, les créatures vivent sous le sol, parmi les larves et la moisissures. Ils ressemblent comme des frères à nos squelettes. Et quand ils meurent, on les rejette à la surface du sol où, après quelques années, ils se métamorphosent dans la mort, s'engrossent de mauvaise chair, de graisse, et dans leurs visages livides viennent alors se greffer des traits qui rappellent étrangement les nôtres. »

Jacques Sternberg, « Les morts » in Contes glacés (1948-1952), Marabout.
Réédition prochaine chez Mijade, 2009.

Comments

[Dr Orlof]

J'adore Sternberg également. Outre ses contes qui sont de pures petites merveilles, il faut se jeter dare-dare sur son youpitant pamphlet "Lettre ouverte aux terriens"

"Pour changer la vie, le monde, le sort de ses habitants, il faudrait inoculer aux Terriens de la lucidité et de la révolte, de l'intransigeance, de la panique de crever et de la fureur de vivre, de la folie et de la liberté, de l'humour et du recul."

Ca me paraît être un bon résumé de tout ce qu'il y a dans ses livres...

[Éric]

Très bien de parler de l'injustement méconnu Jacques Sternberg. Un autre lien intéressant :
http://jacques.sternberg.free.fr/index.html

Le blog de Lionel Marek est à l'arrêt : il prépare une biographie de son père.

[tatum]

Bravo, Elise. Belle répartie.
Faisons que Sternberg devienne un habitué de cette colonne.
(D'autant qu'il est un des seuls Belges de notre connaissance à tourner le dos à l'idio-belgicisme "guerre de 40-45". Nous l'aimons aussi pour ça.)
J'en profite pour donner le lien du blog que Lionel Marek consacre presque totalement à son père : http://lionelmarek.unblog.fr/

[El_666]

"Le jour où il y eut un vrai dérapage dans le cours du temps, on vit avec quelque étonnement le soldat inconnu mort durant la guerre de 14-18 aller déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu de 39-45."

Jacques Sternberg, « Le dérapage » in 188 contes à régler, Folio.

[arcadel]

... de voir apparaître Jacques Sternberg en ce lieu. Et, qui plus est, avec un extrait de ses contes glacés, tout comme lui si injustement méconnus.