Finkielkraut enfonce quelques clous
« Cette planète me fait peur. »
Alain Finkielkraut ce matin, sur France-Inter
Indignation salutaire et parfaitement judicieuse, malgré quelques contorsions rhétoriques croquignolettes, du philosophe coauteur de plusieurs brûlots fouriéristes malheureusement oubliés (Le Nouveau Désordre amoureux; Au coin de la rue, l'aventure...).
Où l'on revient sur l'incroyable hystérie lyncheuse qui s'est emparée de l'opinion publique après l'arrestation de Roman Polanski par les flics suisses, et de la campagne fascistoïde menée contre le ministre Mitterrand, par Marine Salope Le Pen - singée à son tour dans une belle cacophonie par la quasi-totalité des éditorialistes français, des cadors de la classe politique et de nombre de leurs électeurs (où l'on voit que le Net sent aussi mauvais que la presse papier).
quelques apparitions de polanski sur ce blog
« Je ne croyais pas, de mon vivant, assister à cet événement exceptionnel - l'étreinte sauvage du politiquement correct et du Front national. » Bien vu, Finkie, même si on peut penser que tu as un peu roupillé ces dix ou douze dernières années.
Quant à Bernard Maris (Cf. son ridicule « Finalement, je vote Mélenchon » faisant office d'éditorial du dernier Charlie Hebdo), je crois pouvoir affirmer qu'il n'a rien à envier à Gabriel Matzneff pour la question des dentiers. Et que pédé ou pas, l'auteur de L'Archange aux pieds fourchus et des Lèvres menteuses écrit nettement mieux que lui.
Comme rien n'est simple, on trouve dans le même numéro de Charlie un très bel article de Guillaume Dasquié sur le fond de l'affaire Polanski. Un papier fort bien documenté, c'est-à-dire qu'on n'y parle pas de morale, ni de philosophie à la mords-moi-l'Onfray (ah ! celui-là !) ni d'assujettisement à l'opinion publique (« L'opinion publique est celle des gens qui n'ont pas d'idées », disait Oscar Wilde... zut, encore un poète qu'est allé en prison pour la pointe, je choisis mal mes références), mais de faits, de droit (américain), de juges marrons, de justice-spectacle, de preuves manipulées et d'avocats maladroits. On y comprend notamment pourquoi je parlais ici même, il y a douze jours, de mascarade judiciaire, d'acharnement et de la servilité du pouvoir fédéral suisse.
Gabriel Matzneff et, ICI , une intervention
(qui n'a rien à voir avec ce qui précède, il s'agit de Nathalie Rheims)
sur le site de Leo Scheer