J’ai demandé à quelques amis et comparses d’établir la liste de leurs 25 albums de jazz préférés. (...) Pour voir l'historique de la série, cliquer sur "jazz 25", dans les tags, au bas du présent billet. Pour le mode d'emploi, cliquer ICI.
Aujourd'hui : Catlover
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Heitor Villa-Lobos, « Bachianas Brasileiras », S(3)CD EMI 7479018, enregistré en 1984, 1985, 1986. Je sais ! Ce n’est pas du jazz, mais c’est mon disque préféré et si un jour vous passez chez moi vous risquez fort d’entendre Bachianas Brasileiras n°2 (avec saxophones) et n°5 avec Barbara Hendricks. Autant vous y préparer.
Dinah Washington, « It’s Magic », CD Mercury 842826, enregistré de 1952 à 1961. Pour September In The Rain. Mais, de Dinah Washington j’aime tout : le grain de sa voix, sa diction (parfaite), son swing et son humour. Alors, qu’elle chante le blues, qu’elle soit avec un grand orchestre, avec des jazzmen ou avec des violons et des chœurs... Tout, vous dis-je.
John Zorn, « Bar Kokhba », 2CD Tzadik 7108, enregistré d’août 1994 à mars 1996. Inclassable, Zorn mêle toutes ses influences dans une musique aux climats très variés, doux et beaux.
Miles Davis, Musique originale du film Ascenseur pour l’échafaud, CD Fontana 836305, enregistré 4, 5 décembre 1957. Le roman était meilleur que le film dont on ne se lasse pas d’entendre la musique qui les surclasse tous les deux.
John Lee Hooker / Canned Heat, « Hooker 'n Heat », 2CD Magic 3930232, enregistré mai 1970. Folk-blues ? Blues-rock ? Qu’importe ! John Lee Hooker met tout le monde d’accord. Avec une mention spéciale pour The World Today et Messin’ With The Hook.
Art Ensemble of Chicago, « Reese and the Smooth Ones », CD Sun spot 510, enregistré 12 août 1969. Souvenir d’un concert à Bruxelles où Lester Bowie, Malachi Favors (qui faisait le clown) , Joseph Jarman, et Roscoe Mitchell (tous percussionnistes) n’étaient pas encore rejoints par Don Moye. Tonique et décapant.
Thelonious Monk, « Trio », CD Prestige OJC 10, enregistré 1952, 1954. Monk en trio, comme je le préfère, surtout ici avec, chacun son tour, Art Blakey et Max Roach. Pour ne pas faire de jaloux, mes préférences iront à Little Rootie Tootie et Bemsha Swing.
Django Reinhardt, « Swing from Paris », CD Gitanes 159853, enregistré en 1935, 1938, 1939. Improvisateur infatigable, jamais au mieux de sa forme qu’en cette année 1938, et puisqu’il faut bien choisir : Appel Direct, Swing from Paris et Limehouse Blues (1935), etc.
Charlie Parker, « Now’s The Time », CD Verve 539757, enregistré en 1947, 1949, 1950, 1952, 1953. Pour les enregistrements de 1952 et 1953, mais aussi cette improvisation avec Coleman Hawkins (également filmée par Gjon Mili). Parker, capable de surprendre à chaque nouvelle « prise », reste le plus grand improvisateur du jazz.
Duke Ellington / John Coltrane, CD Impulse ! 11662, enregistré le 26 septembre 1962. Je commence par In A Sentimental Mood, je continue avec My Little Brown Book, Angelica et Take the Coltrane, puis tout le disque y passe et la magie est toujours là.
Count Basie, « Chairman of the Board », CD Roulette 81664, enregistré en mars, avril, décembre 1958. Quand Basie déménage, ça barde, pas une oreille qui dépasse. Et je ne parle plus à ceux qui n’aiment pas la version de Blues in Hoss’ Flat de Jerry Lewis.
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Charles Mingus, « Mingus Plays Piano », CD Impulse ! 12172, enregistré le 30 juillet 1963. Mingus seul à son piano, comme chez lui, chantonnant, échangeant parfois quelques mots avec le technicien (ou le producteur), fragile, intime, émouvant et roublard.
Eric Dolphy, « Outward Bound », CD New Jazz OJC 22, enregistré le 1er avril 1960. On l’aurait surnommé « l’Oiseau » si... De G.W. à Miss Toni : un vrai feu d'artifice, et quelle équipe ! Freddie Hubbard, Jaki Byard, Roy Haynes, tous au plus haut niveau. Une petite préférence quand même pour 245.
John Tchicai, « Real Tchicai », CD SteepleChase 31075, enregistré le 23 mars 1977. Tchicai-aux-grands-pieds en trio intimiste qui permet d’entendre longuement le saxophoniste dans une session dédiée principalement à ses compositions. Rare et précieux.
Sun Ra, « Space Is The Place », CD Impulse ! 12492, enregistré en octobre 1972. Choisir un disque de Sun Ra ? Mais il manquera toujours sa présence sur scène, son bagout, ses danses et autres tours de magie. Ici, dans un enregistrement en studio, la folle ambiance est bien rendue et le son est magnifique – ce qui ne gâte rien.
« The Jazz Life ! », CD Candid 79019, enregistré en novembre 1960 et janvier 1961. Pour Black Cat de Lightnin’ Hopkins, bien sûr. Mais aussi pour Mingus avec Roy Eldridge et Eric Dolphy (et Jo Jones !), pour Cal Massey avec Julius Watkins, pour Lucky Thompson avec Martial Solal, etc. La Vie, quoi !
Jimmy Giuffre, « 7 Pieces », CD Jazzbeat 521, enregistré janvier 1959. Chez Jimmy Giuffre c'est surtout la clarinette en trio que je me rejoue pour le plaisir, mais dans ce disque très composé quand il passe aux saxophones l’ambiance, feutrée, reste la même.
Duke Ellington, « Featuring Paul Gonsalves », CD Fantasy 98547, enregistré le 1er mai 1962. Duke, avec l’orchestre au complet, donne toute la place à Paul Gonsalves qui n’a plus à faire semblant de dormir ! Mentions spéciales pour Jam With Sam et Ready, Go.
Anthony Braxton, « Sextet (Istanbul) 1996 [sic] », 2CD Braxton House 1, enregistré le 14 octobre 1995. Ma première audition/découverte de Ghost Trance Music avec des amis à Istanbul, ville pleine de chats.
Joëlle Léandre, « Urban Bass », CD Empreinte Digitale 13041, enregistré en 1981. La grande dame du jazz et de la musique improvisée. J’aime tout chez elle : sa maîtrise instrumentale et « musicale », son franc-parler, sa gentillesse et son humour.
Boni’s Family, « After The Rap », CD émouvance 1005, enregistré en août 1997. Ah ! L’accordéon de Geneviève Sorin ! Et quelle famille ! C’est chaud, c’est tendre sans mièvrerie, c’est sauvage aussi. Une famille qu’on aimerait connaître un peu plus, un peu mieux, mais « La Redonne » c'est bien loin d’ici.
Mal Waldron, « One More Time », CD Sketch 333023, enregistré janvier 2002. Du solo au trio avec Steve Lacy, passant par les duos avec Jean-Jacques Avenel, comment résister à tant d’émotions, de All Alone à Soul Eyes ? La gentillesse de Steve et les éclats de rire de Mal nous manquent.
Ornette Coleman, « Sound Grammar », CD Sound Grammar 11593, enregistré 14 octobre 2005. Avec Ornette Coleman c'est – presque toujours – le dernier disque qui compte. Magnifiquement enregistré en concert, avec deux bassistes et Denardo, un jeune Ornette (75 ans) de haute volée.
Borah Bergman, « Luminescence », CD Tzadik, enregistré 30 septembre 2008. Après le surprenant « Meditations For Piano », Borah Bergman pour la première (?) fois en trio plus surprenant encore, jusqu’à l’arrivée d'un invité inattendu... (Merci à André pour cette découverte.)
Gianluigi Trovesi / Gianni Coscia, « Round About Weill », CD ECM 1907, enregistré juillet 2004. La musique de Kurt Weill « italianisée » par les clarinettes de Trovesi et l'accordéon de Coscia : un vrai bonheur.
« Accordéon Musette / Swing / Paris », 2CD Frémeaux & Associés DH 2, enregistré de 1913 à 1941. Vous l’auriez deviné : j’aime l'accordéon. Et dans ce disque il y a tout : de la musette (l’anti-jazz des puristes), du swing, du jazz-à-la-gitane, etc. Ça commence avec Gus Viseur (tiens, un musicien belge !) et, avant de finir mal – comme toujours avec Damia – on rencontre Jean Vaissade, Tony Murena, les Peguri, Ferrari et Ferrero, etc. Rien que des champions du piano à bretelles.
Lili Boniche, « Alger Alger », CD APC 8, enregistré janvier & février 1998. Et pour finir comme on avait commencé, Lili Boniche ce n’est pas du jazz. Mais si l’on attend que Tatum nous demande de choisir nos 25 chanteurs judéo-magrébhins ou nos 25 guitaristes gauchers préférés, on risque d’attendre longtemps.
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