J’ai demandé à quelques amis et comparses d’établir la liste de leurs 25 albums de jazz préférés. (...) Pour voir l'historique de la série, cliquer sur "jazz 25", dans les tags, au bas du présent billet. Pour le mode d'emploi, cliquer ICI.
Aujourd'hui : Éric Dachy
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Art Tatum, « The Complete Pablo Group Masterpieces », 1954-1956, 6CD Pablo. Avec Ben Webster, Red Calender, Bill Douglas. Poésie pure, nonchalance et élégance poussée au paroxysme, une perle parmi les perles.
Thelonious Monk, « The London Collection », vol.1, 1971, Black Lion. L’album en solo. Génie de Monk, peu de déchets mais les pièces en solo de la fin de sa vie sont peut-être les plus séduisantes merveilles de son jazz, et du jazz.
Duke Ellington, « RCA Victor Black and White 1924-1928 », RCA Victor. En 1927, le Duke invente la musique du siècle, on la joue encore et de plus en plus. Est-ce que des morceaux comme Creole Love Call, Koko, Lament, St Louis-Toodle Oo, ont jamais été aussi beaux qu'à leur naissance ? Un rêve, assister à un concert du Duke avec son band de 1927.
Duke Ellington, « Piano in the Background », 1960, Columbia. Le big band des années 1940 servi par le son étincelant d'un enregistrement plus tardif.
Louis Armstrong, « The Quintessence. New York-Chicago, 1925-1940 », Frémeaux et associés [2007]. Compilation par Alain Gerber. À défaut d'écouter toute sa production 1923-1946, ceci permet d'apprécier le génie de ce génie.
Anthony Braxton / Max Roach, « Birth and Rebirth », 1978, Black Saint. Quel batteur, quel saxophoniste, quelle musique !
Sarah Vaughan, « Swingin’ Easy », 1954-1957, EmArcy. Mais qui peut ne pas aimer des chansons pareilles ?
Miles Davis, « On the Corner », 1972, Columbia/Legacy. Le coffret avec les prises alternatives. Le disque était grandiose. Les alternate takes sont bouleversantes.
Archie Shepp, « Blasé », 1969, Byg/Actuel...
... et « Attica Blues », 1972, Impulse ! Même datés, parce que datés, ils sont magnifiques. Beaux comme des Picasso.
John Coltrane, « My favorite things », 1961, Atlantic. Ce morceau repris à l'infini, My Favorite Things, et qui devient le support d'improvisations de plus en plus éblouissantes.
« Duke Ellington and Johnny Hodges Play the Blues Back to Back », 1959, Polygram. Même commentaire que le premier disque de la liste, musique souple, désinvolte, au dessus de tout effort, quelle grâce.
« Lennie Tristano », [1998] Rhino. Le nom, la légende, le son.
Keith Jarrett, « Facing You », 1971, ECM...
... et Keith Jarrett Quartet, « My Song », 1977, ECM. Morceaux mélodieux, vivants, pénétrants, touchants, pas prétentieux, malgré les apparences.
Art Ensemble of Chicago. « Full Force », 1980, ECM. Majestueuse, rebelle, aguichante, la great black music.
« Coleman Hawkins Encounters Ben Webster », 1957, Verve. Feutré, profond, mélancolique, joyeux, le jazz.
Ornette Coleman « At the Golden Circle, Stockholm », 1965, 2CD Blue Note. Énergie vitale, du kung fu jazz.
Morton Feldman, « Rothko Chapel », 1991, New Albion. Moins c'est de la musique plus c'est de la musique, du grand art.
Steve Reich, « Music for 18 musicians », 1996, ECM. Aurait été un hit planétaire si l'on vivait dans un monde un peu plus attentif.
Ella Fitzgerald, « Ella Swings Lightly », 1958, Verve. En effet, et c'est magique.
Duke Ellington / Ray Brown, « This one's for Blanton ! », 1972, Pablo. C'est tellement beau qu'on ne sait pas quoi dire. Soyeux et claquant en même temps.
Je retiendrai tout particulièrement le remarquable duo Ellington/Brown qui, par je ne sais quel mystère, fait sa toute première apparition sur ces listes.