Lectures pour tous : Edmondo De Amicis
Alfred Jarry
La morale est celle-ci: ô amis corpulents et grisonnants ou blanchis par les années, connus et inconnus, qui, bien qu'ayant atteint un âge ingrat ou même infiniment ingrat, vous qui êtes susceptibles encore de «monter à bicyclette», vous qui le voudriez, mais ne le voulez pas, que ce soit par paresse, par honte ou par frousse: ne résistez pas, car il vous en coûterait de trop longs et de trop pénibles combats. Sautez en selle l'esprit résolu: vous connaîtrez les difficultés de l'apprentissage, vous ramasserez des bûches et ferez rire le commun des mortels; mais vous échapperez à dix ans de tentations et de regrets qui, tous ensemble, vous feraient plus de mal que quelques côtes cassées et seraient bien plus humiliants que la risée publique. Suivez le conseil de cet inconscient: «Les mains sur le guidon et l'âme au vent» (A. Oriani), ou vous finirez par vous en mordre les doigts et par donner votre âme au diable.
Edmondo De Amicis, La Tentation de la bicyclette (1906),
trad. de l'italien par Olivier Favier, Éditions du Sonneur, 2009.
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[Comment pourrais-je remercier Sami et Didier qui ont uni leurs forces et leur gentillesse pour m'offrir, à l'occasion des fêtes du 17 juin, pareille merveille ?]