Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
le vieux monde qui n'en finit pas
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
Visiteurs
Depuis la création 1 409 298
Newsletter
Derniers commentaires
18 août 2010

la fiction politique du nomadisme tsigane

Rappel d'histoire

Aujourd'hui, Henriette Asséo (extrait du journal lemonde daté de demain)

ass_o

Le « nomadisme tsigane » : une invention politique

Il n'existe pas en Europe de peuple qui ne soit modelé par l'histoire nationale; la vision que, de part et d'autre de l'échiquier politique, on tente d'imposer d'un peuple tsigane, "nomade" par nature, serait ridicule si elle n'avait pas des effets politiques dévastateurs.

Inspirés par la pensée néolibérale et le multiculturalisme anglo-saxon, les idéologues des institutions européennes ont forgé un mythe politique: celui de la "nation rom" comme minorité européenne transnationale. Ils ne comptent pas en assumer les effets.

Les partis de gauche se drapent dans la posture inopérante de "l'antiracisme universel", confortant l'idée que les ressortissants tsiganes n'appartiennent pas à leur histoire nationale.

L'Etat manipule les catégories, mais il est aussi manipulé par les gouvernements de l'Europe balkanique qui profitent du droit communautaire pour se servir de leurs ressortissants "roms" comme monnaie d'échange économique. Ainsi les accords négociés par Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, prévoient en échange du renvoi des "roms migrants", l'accueil par les universités françaises d'un fort contingent d'étudiants roumains. Parmi ces derniers, de nombreux "roms" invisibles, comme le sont les roms ukrainiens ou polonais de l'industrie du bâtiment, ou tchèques et yougoslaves des usines Peugeot à Sochaux.

Car 95% de la population rom de l'Europe centrale et orientale est ouvrière ou paysanne. Les communistes au pouvoir ont interdit dès 1958, le "nomadisme". Ils ont éradiqué les derniers "vlax" ambulants et prolétarisaient les villages "tsiganes". A la chute du communisme, l'industrie a été abandonnée; de gigantesques ghettos se sont formés, 30 000 personnes à Sliven en Bulgarie par exemple.

A l'heure actuelle, sur les 15 000 roms de la nouvelle migration en France (une goutte d'eau parmi les 150 000 étrangers qui s'y installent chaque année), il n'y a aucun "nomade ethnique". Mais la reconstitution d'une catégorisation nouvelle de "rom migrant" qui provoque une déterritorialisation de fait.

Regardons à présent de plus près l'histoire française

Les Bohémiens, comme on disait jusqu'en 1970, étaient ancrés de façon séculaire non seulement dans la Nation mais dans une région précise: Bohémiens du Pays basque dans les mêmes villages depuis le XVIe siècle, ils ont d'ailleurs des patronymes basques, manouches des Pays de la Loire descendants des "capitaines de Bohémiens" protégés par la noblesse locale, gitans catalans du sud, "boumians" provençaux, sinté alsaciens, ou piémontais du duché de Savoie, etc., la liste est aussi variée que l'était le tableau ethnographique des provinces françaises. Chaque fois, une culture différente, mêlant le romani et les langues locales, et surtout aucun constat de nomadisation. L'enracinement est attesté par les archives de l'état-civil.

A partir de la loi de 1912 tout change. Face au développement considérable de la mobilité et au désenclavement du commerce rural, l'administration veut réglementer les professions itinérantes. Elle crée deux statuts, l'un individuel celui de "forain", l'autre collectif celui de "nomade". La ligne de partage n'est pas ethnique. Ainsi le musicien manouche Django Reinhardt possédait un carnet de forain. Tous les Bohémiens de France ne sont pas devenus des "nomades", tous les "nomades" n'étaient pas bohémiens.

Qui donc, alors, relevait au regard de l'administration du "régime des nomades" ? Toute personne qui exerçait une profession ambulante en famille! Ainsi furent enregistrés des Bretons, des Normands, des Auvergnats ou des Italiens de France qui n'avaient aucune tradition culturelle "bohémienne". Sauf que, à partir de cette date, personne ne pourra plus sortir de sa catégorie, enfants nés ou à naître compris. Ainsi jusque dans les années 1970, les familles du cinéma ambulant qui égayaient les villages avaient le carnet de "nomade".

Traitement d'exception

Ce régime administratif fabriqua une assignation identitaire familiale définitive. Il a créé de toutes pièces une population de Français soumis à un traitement d'exception. Interdiction de sortir du territoire national, pas de droit de vote, les membres de la famille ne devaient pas se séparer; par contre les hommes faisaient comme tout Français leur service militaire et ils furent nombreux à mourir au champ d'honneur.

Cette catégorie de Français était encore plus surveillée que les étrangers. Elle était soumise à inspections de la police scientifique: dès l'âge de deux ans, cinq documents différents d'identité avec photographie anthropométrique, des "registres de nomades" tenus par les gendarmeries et les préfectures envoyés régulièrement au ministère de l'intérieur. En tant qu'Alsaciens "romanichels", certains furent internés pendant la Première Guerre mondiale. Tous les Français enregistrés comme "nomades" ont été assignés à résidence en avril 1940 puis internés en famille dans les camps de Vichy gérés par les préfectures. Ils ne furent libérés qu'en 1946 et l'administration enregistra à nouveau toute la famille comme "nomade".

Ce régime inique ne fut jamais abrogé, il fut seulement adouci en 1969. Les "nomades" furent alors dénommés "gens du voyage": ils restent enregistrés en famille et ne peuvent sortir de leur catégorie, quelle que soit leur manière de vivre.

Au même moment, la France a changé sa législation du territoire. Avant les années 1970, chacun était libre de séjourner où il voulait sauf dans les endroits interdits. Le "camping sauvage" était légal. Désormais l'ensemble du territoire est interdit au stationnement sauf les emplacements autorisés. Aujourd'hui pour avoir le droit de vivre en mobile-home, tout Français doit prendre un titre de circulation de "gens du voyage", et leur nombre augmente chaque année à cause de la crise économique…, avec le retour au "régime des nomades" de triste mémoire.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Salud Cactus,<br /> Vous êtes d'évidence plus jeune dans la tête que les 42% de bessignares et des poussières dont vous parliez.<br /> Vous z'en faites pas.<br /> No pasaran !
Répondre
C
Je ne suis plus de la première jeunesse avec mes 76 balais bien tassé et j'ai donc vu beaucoup de choses concernant les rafles.<br /> Ce à quoi j'assiste aujourd'hui me rappelle de bien tristes souvenirs. <br /> Je constate une fois de plus l'incommensurable lâcheté d'un trop grand nombre de franchouillards (42% sont d'accord avec le crapuleux arriviste Besson.) Vais-je finir par avoir honte d'être français ? Non! Mais finir par en dégueuler? Oui!!!
Répondre
L
joshuadu34<br /> août 20, 2010 @ 14:10:29 [Edit]<br /> <br /> La politique de diabolisation du peuple Rrom menée actuellement rappelle de biens tristes faits. Mais ces faits sont dû essentiellement à l’oubli volontaire de ce que ce peuple a subit. Alors qu’à la fin de la seconde guerre mondiale, les peuples opprimés étaient, dans leur quasi intégralité, et pour les années à suivre, plaints à juste titre, seul le peuple Tsigane ne connaitra pas la liberté à sa sortie des camps nazis. Jusqu’au milieu des années 60, il sera même, en fRance, obligé de continuer à pointer ses déplacements en baissant la tête devant une administration qui le considèrera encore comme un sous-peuple auquel on appliquera un anthropomorphisme tel que celle qui fut le justificatif nazi. Dans certains pays, comme la Suisse et la Suède, les tsiganes connaitrons une politique de stérilisation jusque dans les années 70 !<br /> <br /> Pire, alors qu’on estime le nombre de tsiganes morts dans les camps à plus de 500 000, seuls 145 noms figurent sur le mémorial français des victimes des gazages nazi.<br /> <br /> Il faut dire que ce peuple, avant même d’être déporté par les nazis, connaissait déjà, en fRance, l’enfermement et était traité comme indésirable et inférieur depuis le milieu du XIXième siècle, et que les premières lois réprimant ce peuple datent, en fRance, de 1895. Les premières lois anthropométriques visant plus particulièrement les tsiganes, et dont se servira Hitler, datent, en fRance, de 1907 ! Le peuple tsigane sera même enfermé dans les camps dans lesquels étaient déjà parqués les espagnols avant même l’invasion allemande ! Les tsiganes, qui subirent cet enfermement officiellement parce qu’ils étaient des « espions allemands » (alors qu’en Allemagne ils étaient déjà enfermés dans des camps depuis 1933 !!!), étaient alors à la merci des nazis !<br /> <br /> Le déni de ce qu’à connu ce peuple permet, aujourd’hui, de mettre de nouveau en place cette politique de diabolisation et de rabaissement immonde !<br /> <br /> Que dirait-on, aujourd’hui, d’un gouvernement exprimant clairement le fait qu’un juif serait un sous-citoyen, aurait le gêne de la violence, et serait prédisposé au pire du fait de sa « race » ? Les levées de bouclier seraient unanimes ! Mais, alors que c’est ce qui est fait au Rroms, nos meRdias sont, dans leur grande majorité, silencieux…<br /> <br /> Rappelons donc, aux oublieux qui ne voient pas le retour historique immonde que nous vivons, les dates et les faits de la répression nazi qu’a connu ce peuple, grâce au livre de Claire Auzias, « Samudaripen, le génocide des Tsiganes ».<br /> <br /> « en 1934, la loi « contre les criminels irrécupérables et dangereux » les expose à une expertise juridique et policière de type anthropologique. C’est ainsi que les Rroms sont transformés automatiquement en criminels. Etre Rrom justifie un emprisonnement, concentration, garde à vue ;<br /> en septembre 1935, les lois de Nuremberg dites lois « sur l’aryanisation » franchissent un pas de plus contre les Tsiganes ;<br /> le 14 septembre 1935 est votée une loi définissant une nouvelle citoyenneté basée sur la pureté de la race ;<br /> le 10 février 1936, la loi donne pleins pouvoirs à la police qui centralise la lutte contre le « fléau tsigane » (sic) ;<br /> 18 décembre 1938, Himmler ordonne la répression anti-tsigane et légalise leur stérilisation. Les camps de concentration leur sont ouverts.<br /> 27 avril 1940, 2500 Sinti sont déportés vers l’Est ;<br /> 1941, Himmler relance le fichage systématique des Sinti allemands<br /> été 1942, les mesures antijuives sont élargies aux Rroms ;<br /> 16 décembre 1942, Himmler décide la déportation totale des Sinti et des Rroms ;<br /> 1943 : le premier convoi de Sinti arrive à Auschwitz le 26 février. »<br /> <br /> La criminalisation, c’est fait ! La nouvelle citoyenneté aussi ! Les pouvoirs de la police, pour lutter contre le fléau, nous y sommes !<br /> <br /> Devons nous vraiment attendre la mise en place d’un samudaripen (politique de suppression raciale) pour enfin comprendre ?<br /> Josh.Du 34 (N.I)
Répondre
M
Louons au passage les qualités de cette "petite" collection Découvertes (photo), qui regorge de documents utiles et d'illustrations variées pour un format qui tient juste dans une poche d'imper' (j'ai à la maison le Marco Polo que tu m'avais offert il y a quelques années : je l'ouvre avec le même plaisir qu'alors, aujourd'hui que j'ai un peu vieilli).
Répondre
L
Cher Deufrangibus,<br /> <br /> Tu sais que ça commence à me lasser tout ce qui se raconte à propos de Rom's ici et là?<br /> <br /> Cela relève d'ailleurs moins des potins autant que du purin qu'il y a dans tellement de têtes!!!<br /> <br /> Partout nous voyons croitre le mises en "fausses oppositions" divisant en "micro-nationalismes" les "gens du voyage" entre eux (les francés et les "pas-francés"), et plus largement les forains dans leur ensemble. Ce tout nauséabond concourant à un amalgame de confusions visant à l'établissement de distinctions arbitraires sélectionnant des catégories supposément "bonnes, civiques et laborieuses" contre d'autres, celle des "sans rien", des "va-nu-pieds", des diseurs-de-bonne aventure et aussi un certain "dessus du panier" acceptable, comme en Hongrie, "les artistes, les musiciens, trapézistes, clowns, bêtes de cirque"...<br /> <br /> Ces marauds voués à n'exister que pour animer nos plaisirs de foire; rémunérés selon le bon vouloir de cette charité nôtre qu'avec délectation -sans bourse délier- contemple le consommateur des différences si bien marquées!!! Celles-là même qui toutes nous vouent aux camps d'extermination, aux travaux forcés, à la prison, au gibet ou à la misère permanente.<br /> <br /> Ce qui est tout un!<br /> <br /> Ce qui toujours déçoit terriblement le spectateur réside bien dans le fait que le montreur d'ours ne soit dévoré par sa bête , le trapéziste drossé au sol désarticulé dans un infernal boucan d'os brisés, le clown privé du rire du public, le danseur de corde pris de vertiges tombant dans la fosse aux lions où il se voit copieusement dévoré, juste avant la quête marquant avec la main à la bourse aussi dans un bel entrain la fin superbe du spectacle!<br /> <br /> Il va de soi, que n'ayant pas été sinistrement achevé, le bohémien n'en apparaitra que plus menteur, roublard, hâbleur que jamais.<br /> <br /> Le "romano" est alors renvoyé à la notion de "chiqué".De "tricheur"...<br /> <br /> Et chacun, intimement convaincu d'être "quelqu'un à qui on ne la fait pas", de n'avoir pas été dupe de ces "voleurs de poules" , de rentrer chez soi regarder les informations à la télévision, ou bien, confortablement installé dans un "fauteuil club" de cuir blond, devant l'âtre vivifiant de lire les titres gras d'une presse érudite et avisée!!!!<br /> <br /> Il ne serait pas étonnant même d'observer chez ces nantis s'estimant privés d'une issue "tragique" qui leur était due au dit spectacle ne se prennent secrètement à espérer que les "charters du retour" se puissent exploser au dessus des Alpes, s'abîmer dans l'Adriatique, ou mieux encore, ne soient enfin signalés "mystérieusement disparus" (ce qui est excellent pour la "bonne conscience", comme un "conte de faits" jubilatoire, surtout sans boite ni idée noire!).<br /> <br /> Tu vois bien "Chova mon frère", les narvallo sont toujours près à marraver tout ce qui ne leur ressemble pas.<br /> <br /> Bises à toi et à la petite tribu des bonobos.<br /> <br /> Steph.
Répondre
Publicité