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le vieux monde qui n'en finit pas
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3 décembre 2010

Lectures pour tous : Patrice Delbourg, Blaise Cendrars

cendrars_banlieue

« Depuis près d’un demi-siècle, à titre posthume – un posthume sur mesure, bien sûr – , la galaxie Cendrars n’a cessé d’être expertisée. Les observateurs à la lorgnette en ont été pour leurs frais: le poète n’a jamais varié d’un iota en regard de ses choix fondateurs, et ce jusqu’à sa dernière promenade assistée autour de son dernier pâté de maisons, il persévère dans les grandes options de sa jeunesse. Urgence, vitesse, immédiateté, simultanéité, globalité... Aucun reniement. Aucun changement de cap.

« Sa vie durant, Blaise n’a cessé de dénoncer les hâbleurs et les arrivistes. Sur l’échelle de Richter de ses commotions affectives, il n’y a que la grande utopie qui vaille. Le temps des cerises puis la venue des baleines blanches. Aucune carte du monde n’est digne d’un regard si l’Utopie-land n’y figure pas. [...]

« Très tôt il s’enthousiasme pour Schopenhauer, les poètes trop effacés, les recherches sur l’origine batracienne du langage dues à Jean-Pierre Brisset, enrichit sans cesse une érudition que son insatiable curiosité, sa soif de connaître et sa facilité pour les langues – il en parle couramment un grand nombre – rendront aussi variée que profonde et vivante. [...] Libertaire dès la première heure, une lanterne noire dans la poche, Cendrars a souvent été tenté par l’utopie anarchisante et prêcha, à l’instar de Thoreau, l’insoumission et la désobéissance civile. "Et si un beau jour personne ne marchait plus (...), si personne ne se rendait plus au travail, pour de bon, les gens ayant fini par comprendre que c’est idiot, que dans ces conditions cela ne rime à rien, que ce n’est pas une vie, la vie, qu’est-ce qui arriverait ?"

« L’utopie est la vérité de demain. Chasseur de baleines par amour de la fille du magnat de l’huile norvégienne, Cendrars devient brièvement apiculteur pour occuper quelques jours en trompe-l’œil. La politique de l’hôte ruche ? Jamais Blaise ne se répète, ce qu’il a fait une fois, jamais il ne le recommence. Volontiers hors-la-loi, outlaw, il aime les sensations violentes, suraiguës, rares, après minuit, dans des rades improbables, dans des écheveaux de rues désertes lugubrement éclairées par des rangées de becs de gaz, où l’on peut s’attendre à chaque carrefour à recevoir un coup d’eustache entre les omoplates. Ah ! l’utopie gourmande du mauvais garçon éclairé de guingois, les jambes torses et la tignasse en décharge de chevrotine !

« Dans La Banlieue de Paris, excédé, l’auteur finit même par suggérer : "Il eût mieux valu mettre le feu aux usines, faire sauter tout le bataclan, détruire, oui, détruire toutes les belles machines qui font notre orgueil pour inaugurer une vie nouvelle en communion avec la simplicité et l’humilité du peuple." »

Patrice Delbourg, L’Odyssée Cendrars¸ Écriture (Montréal), 2010

cendrars_delbourg

Merci à Boudou

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Commentaires
S
C'est très très évident, on attend son chef d'oeuvre, en fait on en a plusieurs, perfection de bêtise, et de connerie, triste delbourg en baisse
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L
Heureusement que Cendrars était Cendrars. Parce que Delbourg, lui, est un satané connard.
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