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le vieux monde qui n'en finit pas
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10 décembre 2010

Après nous, le Dieu Sauvage (Yeats)

C'était le 10 décembre 1896.

« En une seule représentation, quatre ans avant le début du siècle, cette pièce avait établi sa renommée sur sa seule ouverture: Merdre. Le soir de la première, on s'était étripé pendant une demi-heure avant que le drame pût atteindre son deuxième mot. Après cela, tout Paris s'était battu en duel six semaines durant. L'auteur d'Ubu roi se nommait Alfred Jarry, un homme qui avait élevé l'aliénation mentale au rang de religion. Il avait ouvert les vannes de ce mouvement en lui donnant un nom militaire: l'avant-garde. A la mort de Jarry, en 1907, tous les praticiens d'un art radical - Picasso, Matisse, Pound, Joyce, Stein, Satie, Stravinsky - avaient une dette envers ce tout petit homme et son obèse roi Ubu. Le soir de la première, Yeats se trouvait dans la salle où il applaudit la pièce contre ses détracteurs. Plus tard cependant, il écrivit avoir éprouvé une extrême tristesse. Après le raffinement de ses propres vers, de [Sarah] Bernhardt et de Brahms, il devait se produire une réaction contre tant de beauté. Affligé, Yeats rédigea le traité d'obstétrique de ce siècle: "Après nous, le Dieu Sauvage." »

Richard Powers, Trois fermiers s'en vont au bal, 1985,
Le Cherche Midi, coll. « Lot49 » (2004, trad. Jean-Yves Pellegrin)

~

alfred_jarry__par_woldhek_

Alfred Jarry © Siegfried Woldhek, 1989

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