Ricet Barrier et Betty Boop
Reçu de JPB une longue réaction au message d'hier, RIP Ricet Barrier. Elle méritait mieux qu'un discret strapontin au fond de l'espace "commentaire". Je le passe donc ici, afin que nul ne l'ignore.
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Géniale, cette version bardotesque dont je ne connaissais même pas l'existence ! Merci, m'sieur Tatum ! Un détail me turlupine (de cheval): c'est quoi, cet incongru "manteau d'oss... trakan" qui surgit au troisième couplet dans la transcription écrite des paroles, où il est immédiatement suivi d'un astérisque qui, à l'origine, devait probablement renvoyer à une note explicative en bas de page ? Dans TOUTES les versions de la chanson que j'ai eu l'occasion d'écouter, c'est bel et bien d'un "manteau d'oss... lot" qu'il est question ici, exactement comme dans les couplets précédents.
Je ne résiste pas au plaisir de signaler aux amateurs une autre chanson de Ricet Barriet, moins connue mais tout aussi délicieuse, sortie en 45-tours vers le tout début des années soixante. Bizarrement introuvable - me dit-on - sur Internet, elle ne semble figurer que sur un seul CD compilatif : "Ricet Barriet", POLYGRAM DISTRIBUTION 816802-2, édité en 1988 et qu'on doit pouvoir dégoter pas trop difficilement, je suppose, sur eBay. Sa particularité est de parler de cinéma, sur une musique très inspirée par le blues. Elle s'intitule "Betty Boop", et en voici les paroles (que je cite de mémoire, les connaissant par coeur) :
Elle naquit à l'encre de Chine
D'la plum' d'un gagman d'la Goldwynn,
Oui, d'la Goldwynn...
Eblouis par sa silhouette
Les fabriquants de starlettes
Comptaient déjà leur galette...
L'oeil cerné de noir,
Les cheveux épars
Et le teint blafard,
Un tour de poitrine
Pour grands magazines,
Elle a tout pour plaire
Devant et derrière
Mais hélas Betty Boop
Betty Boop Betty Boop Betty Boop
A un chat
Dans la voix...
Son producteur lui conseilla :
"Sois belle et tais-toi,
Surtout tais-toi !
Tout comme Dieu, les idoles,
Utilise la parabole.
Ton corps seul
A la parole.
T'auras un' Jaguar,
Des queues d'léopards,
Des buffets Bernard,
Et pour chaqu' départ
Un p'loton d'motards,
Mais d'vant les r'porters
Laiss' parler ta mèr'
Méfie-toi Betty Boop
Betty Boop Betty Boop Betty Boop
T'as un chat
Dans la voix..."
Mais un jour, d'vant la commère,
Ell' lâcha un' parole... ah merd' !
Oui, très amère.
Effondrée, tout' la Goldwynne
S'voyait déjà à la ruine
Mais la foul' cria : divine !
Plus fort qu'la cibich'
De Marlène Diétrich,
Qu'les chapeaux
D'Garbo,
Qu'les "Trois fois z'hélas !"
De la Callas,
Plus fort que l'braquet
De Louison Bobet,
Le triomph' de Betty Boop
Betty Boop Betty Boop Betty Boop
C'est son chat
Dans la voix,
Oui ! oui !
(Of course, j'emmerde les cuistres qui s'aviseraient de remarquer que Betty Boop n'était pas née à la Warner mais au studio Fleischer, sous l'égide de la Paramount, et qu'elle n'avait de surcroît aucun chat - se prénommât-il Félix - dans le gosier...)