Premier numéro de la nouvelle formule : le format est plus grand, les photos sont intégrées aux articles au lieu d'être regroupées dans des cahiers hors-texte. Autrement dit, MMF cesse d'être une revue et devient un magazine. Il est permis de le regretter...
La mise en page, en effet, n'est pas seule à changer : le ton aussi. Jusqu'à présent, on était entre cinéphiles déviants ; désormais, on sera entre gens branchés. De la marginalité, on passe au snobisme plus ou moins racoleur. (Ce n'est pas pour des nèfles, d'ailleurs, que le tirage va considérablement augmenter.)
Nous sommes quelques-uns, quarante-cinq années plus tard, à considérer que le "vrai" MMF n'a eu que treize numéros. Il n'y aura plus jamais de publication comme celle-là.
Les 13 premières couvertures ont quelquechose d'incroyablement attirant, ce qui est mystérieux.
Là, rien que la nouvelle police pour le titre fait démodé. Les photos des autres couvertures furent bien mieux choisies. Elles possèdent un mystère qui tient peut-être à l'obscurité des actrices ou des films choisis. Drôle d'idée d'avoir choisi une photo de pub du film de Chaffey, au lieu d'une tirée du film. Le rédac'chef était le même qu'avant?
(on a pas eu la couverture du double 4-5 spécial Dracula avec Lugosi, mystère)
Oui, les deux rédacteurs en chef étaient toujours les mêmes : Michel Caen et Jean-Claude Romer (ce dernier ayant remplacé Alain Le Bris à partir du n° 6).
Gashade, mon ami, vous n'auriez pas dû reprendre de ce délicieux soufflé au fromage qui vous donne des cauchemars et vous annihile la mémoire : la couverture lugosienne du n° 4/5 a été mise en ligne le 23 juin, juste après la couverture du n° 3 et juste avant celle du n° 6, c'est-à-dire à sa juste place - où il est très facile de la retrouver, si, si, je vous assure. Elle était même flanquée d'un petit commentaire dont vous me direz des nouvelles quand vous l'aurez (re)lu.
Et maintenant, Gashade, comptez sur vos doigts et réfléchissez deux petites secondes : s'il y a eu un numéro double (ce fameux 4/5 dont vous rappelez vous-même l'existence), il ne peut pas y avoir eu treize couvertures avant le celle du n° 14, mais seulement douze... au maximum ! Et comme il y a eu plus tard un second numéro double (le 10/11), il n'y a finalement eu que onze couvertures pour treize numéros parus. (Ça va, vous me suivez ?) C'est pour ça que Tatum - qui connaît les mathématiques presque aussi bien (sinon mieux) que la théologie ondulatoire - a mis en titre, ce 21 juillet, "Midi-Minuit Fantastique 12" et non pas "Midi-Minuit Fantastique 14" : la couverture du n° 14 est bien la douzième...
Merci, Bibi, de rappeler deux de mes multiples talents (vous m'auriez fait plaisir en mentionnant ma maîtrise de la conduite en Mobylette, mais ce sera pour une autre fois).
J'en profite pour lancer un appel public: toute proposition de rééditer mon ouvrage de 1956, "De l'influence des dérivées secondes de la trajectoire des météorites sur la théorie de la résurrection dans l'oeuvre tardive de d'Aquin" (Série "Où en sommes-nous avec Bakounine ?") sera étudiée avec intérêt. Et je vous annonce qu'à la série MMF succèdera à l'automne un hommage exhaustif (couvertures, sommaires, images, voire index on-line) au très regretté "Fascination".
Eh, Bibi, entre nous, croyez pas que vous auriez pu faire plus court, par exemple: "si, si la 4/5 était là, le 23 juin, vous l'avez loupée", psss... Quant à ce "mon ami", il est un peu rapide, ironique ou pas.
Sinon, votre commentaire mis en note par CT signale en effet justement un numéro bâclé, pour faire court (vous voyez ce que je veux dire: "court"?).
Ah bon, vous n'avez pas apprécié le clin d'œil à Little Nemo ? Tant pis (pour vous).
Little Nemo est l'une des bandes les plus stupides et ennuyeuses de l'histoire de la bd, W McKay me gonflait déjà dans mes culottes courtes, vive Spirou et Fantasio.
McCay, voyons ! McCay, pas McKay... À moins, Gachadet, que l'orthographe des noms propres ne vous indiffère.
Ainsi, vous n'aimez ni Little Nemo ni, plus généralement, Winsor McCay ? C'est dommage pour vous, je vous assure. Vous vous privez d'un grand plaisir. Mais, après tout, peut-être ne savez-vous pas que McCay fut un des principaux pionniers du cinéma d'animation. Son "Gertie le dinosaure" est une merveille : soixante-quinze ans avant "Qui veut la peau de Roger Rabbit", un personnage réel (en l'occurrence McCay en personne) et une créature dessinée se côtoyaient sur l'écran. Mais, après tout, peut-être n'êtes-vous pas fan de cartoons. Sans doute vaut-il mieux goûter l'art de Tex Avery, de Chuck Jones et de Bob Clampett pour pouvoir apprécier à sa juste valeur celui de McCay...
Cela dit, vous avez raison sur un point, gars Chadé : vivent Spirou et Fantasio (en conjuguant tout de même le verbe vivre à la troisième personne du pluriel, si cela ne vous dérange pas) !
Vous me fatiguez, Bibi, rideau pour moi.
(au fait, le truc de mal orthographier volontairement le nom de votre interlocuteur sent l'adolescence mal digérée, tomber là-dedans, franchement...)
Lorsqu'une revue change de formule, il y a TOUJOURS une partie de son "lectorat" qui, par réflexe, nourrira une nostalgie de l'ancienne formule. Voir la sempiternelle querelle engendrée par le culte des "Cahiers du cinéma" couverture jaune. Je tiens pour ma part que les deux formules de MMF ont leurs charmes spécifiques : l'esprit change, ou du moins il évolue, c'est logique et inévitable. On ne peut pas rester éternellement marginal ! On ne peut non plus reprocher son succès à une équipe de précurseurs. Le nouveau MMF, c'était la consécration de l'ancien, sa victoire.
J'ai pas l'impression de faire partie d'un gros tas informe du lectorat qui réagit par réflexe animal ou goût de la nostalgie, mais c'est subjectif, peut-être...
Soumis animalement au réflexe ovin de comparer au simple coup d'oeil l'ancien et le nouveau MMF, de par sa couverture seule en laissant le fond des articles de côté puisque c'est bien le sujet (pour le fond de MMF, on pourrait se trouver parfois plus critique, si on vient à en parler), je me dis encore au premier jet naïf et quasi-simiesque que les couvertures à partir du 14 sont bien moins singulières que la série 1-13, avec certes, leur charme spécifique (le côté "démodé" de la 14 est un charme aussi) mais il y a une hiérarchie entre les charmes, Gérard Lenne!
On a vu aussi des revues améliorer leur maquette par après, ce qui est bon.
Autrement dit, MMF cesse d'être une revue et devient un magazine. Il est permis de le regretter...
La mise en page, en effet, n'est pas seule à changer : le ton aussi. Jusqu'à présent, on était entre cinéphiles déviants ; désormais, on sera entre gens branchés. De la marginalité, on passe au snobisme plus ou moins racoleur. (Ce n'est pas pour des nèfles, d'ailleurs, que le tirage va considérablement augmenter.)
Nous sommes quelques-uns, quarante-cinq années plus tard, à considérer que le "vrai" MMF n'a eu que treize numéros. Il n'y aura plus jamais de publication comme celle-là.