
Le soleil mourait à l’ouest et son sang tachait le sol.
J’aurais pu être poète, pensa-t-il. Écrivain. Mais c’eût été gâcher, grandement gâcher son talent. La vie d’un écrivain est courte, limitée à celle du papier sur lequel ses paroles sont inscrites, et à la capacité de mémoire de ses lecteurs. Le papier est friable et tombe bientôt en poussière, et les vers mangent la mémoire des hommes.
Et qui mange les vers ?
Le temps. C’est le temps, l’ennemi. Le temps mange les vers, le temps mange le papier, le temps mange le soleil....
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