Le grand claveciniste hollandais Gustav Leonhardt vient de mourir à l'âge de 83 ans. On dit que ce musicien réputé aristocratique et austère, quasi janséniste, n'aimait rien qui fût postérieur à 1800. (Comme d'autres ont décidé que l'histoire du jazz s'interrompit en 1958, ou que la Nouvelle Vague marqua la fin du cinéma.) Pour jouer Bach en tout cas, il était imbattable, même avec une perruque. C'est pourquoi Jean-Marie Straub et Danièle Huillet lui confièrent, en 1967, le rôle du compositeur dans leur inoubliable Chronik der Anna Magdalena Bach. Ci-dessus, un court extrait. En bas, le film en entier. Dont une belle copie figure dans le volume 3 des oeuvres complètes de Huillet et Straub, chez Montparnasse.
À noter, pour la petite histoire, que sous ses dehors de protestant austère, Leonhardt était connu pour aimer les plaisanteries parfois lestes, le bon vin, les jolies femmes, les voitures rapides et les films d’espionnage.
On lira avec intérêt le portrait que lui a consacré Ivan A. Alexandre, republié par Diapason : http://t.co/gaEFfhuM