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le vieux monde qui n'en finit pas
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11 mai 2012

C-huit H-dix N-quatre O-deux (10)

C8H10N4O2 n°10

Kahawa, de Donald Westlake, 1981

 

kahawaPrologue

Chacune des fourmis sortait du crâne en emportant une infime parcelle de cerveau. La double colonne d'insectes qui faisait la navette entre le cadavre et la fourmilière traversait en diagonale la piste humaine au bord de laquelle on avait jeté la femme assassinée. Tandis qu'une ombre traversait le soleil matinal, une douzaine de fourmis furent écrasées sous les pieds nus et calleux de six hommes qui cheminaient, venus de la route de Nawambwa et descendant vers le lac, chacun portant sur sa tête un sac de soixante kilos de café. Aucun de ces hommes décharnés ne devait lui-même peser beaucoup plus de soixante kilos. Les fourmis survivantes continuèrent insoucieusement leur transport. Les hommes aussi.
En contrebas, la piste s'achevait dans un enchevêtrement de végétation au bord de Macdonald Bay, et le lac Victoria s'apercevait par-delà la pointe de Bwagwe. Les six hommes laissèrent tomber leurs sacs de café et s'allongèrent pour une brève pause, les sacs en guise d'oreillers. Deux porteurs fumèrent une cigarette; trois autres mâchaient de la tige de canne à sucre; le sixième gratta des piqûres d'insectes autour de son orteil manquant.
Un hélicoptère passa, flap-flap, très bruyamment, et les hommes devinrent absolument immobiles, le regard levé à travers l'écran de branches et de feuillage, tandis que le grand appareil vert olive passait, comme un autocar qui eût porté un canotier.

 

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Commentaires
P
Un bouquin magistral et un grand moment de lecture.
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