L'épicière du coin
La belle oxygénée aux bagues de marquise
Qui, d'un doigt délicat, tâte mon camembert
(Pour voir s'il est bien fait et s'il est à ma guise),
La belle oxygénée aux doctes mignardises
Va, entre deux clients, se détendre les nerfs
Dans un boudoir petit comme pan de chemise,
Attenant au débit des fines marchandises.
Là, tandis qu'Hilversum lui chante le Trouvère,
Elle feuillette le Moustique ou Marie-Claire,
Sous le buisson ardent d'un lustre de Venise.
Paul "Gustave" Colinet (1898-1957), poète
in Phantomas n° 9, juin 1962, édité à Bruxelles,
directeurs Theodore Koenig, Joseph Noiret, Marcel & Gabriel Picqueray
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Louis Scutenaire et Paul Colinet (© Marcel Mariën, 1950)