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le vieux monde qui n'en finit pas
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19 août 2012

Lectures pour tous : Jehan Gerson et Jules César

« Se tu as dict ou plaisamment ouy paroles trayans à luxure ou as eu baisiers, ou embrassement, ou autres attouchemens luxurieux, principalement se tu as pensé longuement aux pechié de luxure pour prendre mauvaise plaisance ou d[él]ectation, se par pensées, ou par regars, ou par parolles, ordres ou autres cignes tu as sentu en toy mouvement de ta chair et ne les a mye ostez de tout ton cueur, ne fuy telles occasions mais les a acquises, se tu as eu par tels mouvemens ou tentacions esmouvement en luxure ou desirant le fait se tu le povoies ou osoyes faire, se tu as eu par aulcun attout[c]hemens ou frolement déshonnestes sur tes membres honteux et ce jusqu’à l’accomplissement de l’orde plaisance charnelle et coment, alors t’es rendu coupable du péchié de luxure. »

Jehan Gerson, Du péchié de luxure

Jean Gerson2

Ceux de mes visiteurs à qui on ne la fait pas auront reconnu, dans ce français du XVIe siècle grandiosement fantaisiste, un des innombrables faux conçus par l'inlassable Vrain Lucas, plus précisément un des 27.345 faux autographes qu'il vendit à prix d'or à Michel Chasles, mathématicien et académicien naif.

Georges Girard en publia quelques dizaines dans Le parfait secrétaire des grands hommes ou Les lettres de Sapho, Platon, Vercingétorix, Cléopatre, Marie-Madeleine, Charlemagne, Jeanne d'Arc et autres personnages illustres, mises au jour par Vrain Lucas, La Cité des livres, 1924, rééd. Allia 2002.

~

une autre

Ceci est la lettre de défit qu’envoye Jules César à Vercingétorix, chef des Gaulois.

Julii Cesar au chief des Gaulois,

J’envoy devers toy un mien amé qui te dira le but de mien voyage; je veux covrir de mes souldats la terre qui t’a veu naistre. Tu es braves, je le say, mais aussy le serai, s’il plaist aus dieux: ains rend moy les armes ou prepare toy à combatre.
Ce VI des Kal. de Jullius
JULII CESAR

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Commentaires
B
Sauf erreur, c'est seulement à l'Académie des sciences que se contentait d'appartenir Michel Chasles. <br /> <br /> Et c'est carrément à l'Académie française, ce qui n'est pas la même chose sur le plan du prestige, que rêvait de siéger le cousin Philarète.<br /> <br /> Je crois - mais je n'en suis pas sûr - que L'IMMORTEL fait aussi partie des romans de Daudet réédités en Pléiade.
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T
je découvre que L'Immortel (Daudet), que nous recommande frère Bibi, est dispo, belle couverture verte (comme l'habit), chez Cartouche. Je le leur commande dès demain, nom d'un tricorne.<br /> <br /> http://www.cartouche-editions.com/immortel.html
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T
Oui, merci Bibi, et notre Chasles à nous était lui-meme académicien: il a siégé à l'Académie des sciences durant les trentes dernières années de sa vie, et il a pondu un théorème qui porte son nom. On le retrouve sur ce site intéressant, au carrefour de la Commune de Paris, de l'Académie des Sciences justement, et de l'Oulipo, au centre de quelques aventures amusantes. Creusons !<br /> <br /> http://blogs.oulipo.net/ma/2011/03/14/22-mai/
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B
Pour la petite histoire, précisons que le malheureux Michel Chasles (1793-1880), mathématicien génial mais piètre historien amateur, était le cousin d'un autre personnage singulier : l'écrivain Philarète Chasles (1799-1873). Ce dernier, coauteur des CONTES BRUNS avec Balzac et Charles Rabou (1832), est considéré à juste titre comme un des plus intéressants des "petits" romantiques. Il a laissé une quantité vertigineuse d'articles érudits sur l'histoire littéraire, et plus particulièrement sur Shakespeare. Ce charmant cinglé avait une obsession : être élu à l'Académie française. Il s'y présenta un nombre incalculable de fois, toujours avec le même insuccès.<br /> <br /> L'histoire entremêlée des deux cousins Chasles, Michel l'historien ridiculisé et Philarète l'aspirant académicien éternellement déçu, a inspiré à Alphonse Daudet le meilleur et le plus féroce de tous ses romans : L'IMMORTEL, dont je vous recommande chaudement la lecture. C'est un livre formidable (très au-dessus, en tout cas, du PETIT CHOSE, de TARTARIN DE TARASCON et des autres "classiques" de Daudet, qui ne valent pas tripette).
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