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le vieux monde qui n'en finit pas
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9 octobre 2012

Lectures pour tous : Alban Lefranc

« En 2002, on apprend que le professeur Bernhard Bogerts, de l’université de Magdebourg, a pratiqué une biopsie du cerveau d’Ulrike Meinhof. Il y a découvert des modifications pathologiques consécutives à l’opération d’une tumeur en 1962. Il déclare: "Le glissement vers la terreur peut être expliqué par la maladie cervicale." En 2003, un laboratoire allemand annonce que les cerveaux de trois membres de la cellule Baader/Meinhof (Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe), qui avaient participé à la guérilla urbaine dans les années 1970, ont disparu. Après leur suicide en prison en 1977, leurs cerveaux avaient été autopsiés dans un hôpital universitaire du sud du Tübingen, mais ils n’y sont plus (un temps pour accumuler, un temps pour disperser, un temps pour apparaître, un temps pour disparaître) et personne ne sait où ils se trouvent. Le magazine Der Spiegel ajoute cependant qu’il est peu probable (impossible, inenvisageable) qu’ils aient été volés (les sanctions seront sévères). Cette annonce intervient quelques jours après un dépôt de plainte par la fille d’Ulrike Meinhof, Bettina Röhl, qui a découvert que le cerveau de sa mère avait été conservé et examiné à l’université de Magdebourg pour tenter de déterminer les raisons de son comportement violent. La fille de Meinhof réclame que l’organe lui soit restitué, afin qu’elle puisse offrir à sa mère défunte un véritable enterrement. On sait maintenant avec certitude que la colère aveugle de Meinhof, ses froncements de sourcils, son emploi anormalement fréquent des mots "porcs", "peuple", "impérialisme", sa coupe de cheveux résultaient de l’opération du cerveau qu’elle avait subie dans les années 1960. Quant à Baader et Ensslin, un accord de la psychologie clinique spécialisée en terrorisme ouest-allemand se dessine autour de l’hypothèse de défauts de prononciation dans leur petite enfance, qui les auraient mis en marge de la collectivité dès la classe maternelle. »

Alban Lefranc, Fassbinder, la mort en fanfare (roman), Rivages, 2012

« Il n’y a qu’une forme de libération des multiples formes de mort inhérentes à notre système, c’est la violence contre les porcs. La guérilla urbaine a pour but de toucher l’appareil d’État en des points précis, de le mettre hors d’usage, de détruire le mythe de l’omniprésence et de l’invulnérabilité du système. La guérilla urbaine, c’est la lutte anti-impérialiste offensive. On fait partie soit du problème, soit de la solution. Entre les deux, il n’y a rien. »

Ulrike Meinhof, fondatrice de la Fraction armée rouge,
suicidée à la prison de Stammheim en 1976 (cité par Alban Lefranc, op.cit.)

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