Lectures pour tous : Jean Epstein
« [Le 14e épisode] Enfin on trouvait un filon d’or. Cette même nuit le copain de Pierre fut assassiné comme il puisait de l’eau à la rivière. Il fallut fuir. À pied, à cheval, en train, en auto, en paquebot. Son voisin de cabine lui ressemble et se suicide. Échange de personnalités et de valises. Un homme en feutre gris perle avait placé des microphones jusque sous les assiettes. Il savait tout. Pierre maintenant s’appelait Henry. Henry était expert artistique auprès d’une société secrète au capital de $15.000.000 entièrement versés pour le vol des tableaux de maîtres. La fiancée de Pierre était bien malheureuse. L’homme au chapeau gris perle entre dans la chambre de Pierre: Vous n’étes pas Henry, vous êtes Pierre. Je suis détective. Voici de l’argent. Je vous prends à mon service. N’oubliez pas votre revolver. Pierre-Henry arrive en retard au rendez-vous des bandits sur un yatch moderne. Le chef n’aime pas attendre, lui dit-on. Vous vous expliquerez demain. Le feuilleton du journal mexicain s’arrêtait là. Je n’ai jamais su la suite. C’était une histoire épatante. »
Jean Epstein, Cinéma, Éditions de la Sirène (collection des Tracts), Paris 1921. [réédition Maeght, 1993]
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