30 ans de subversion carabinée (1) Marcel Mariën
Nous célébrons le trentième anniversaire de l’Anthologie de la subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant cent jours, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre seront ici proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’Anthologie est encore en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.
Aujourd’hui : Marcel Mariën (1920-1993)
Théorie de la révolution immédiate (1958)
« Seul se pose donc, réellement, le problème des fonds nécessaires au lancement initial de l’entreprise. Il ne s’agit pas d’y aller par quatre chemins ; il n’en existe qu’un seul. Car il est évident que l’unique moyen de nous assurer de cet argent est de la prendre où il se trouve.
« A cette fin, l’on pourrait constituer de petits groupes armés, de dix à quinze hommes ; tantôt plus, tantôt moins, suivant l’importance des opérations à effectuer. Ces hommes, eux aussi, existent , et quelles que soient les difficultés,l, il n’est nullement impossible de nous assurer de leurs bons et loyaux services. Les classes dangereuses nous peuvent fournir ts les spécialistes requis, perceurs de coffres et tueurs professionnels, toute une main-d’œuvre abondante et hautement qualifiée. Car un des traits de la pègre, commun à tout le système capitaliste, est que le brigand peut être loué au même titre que l’ouvrier, la cantatrice d’opéra ou le ministre. La seule différence se réduit à l’importance du salaire. Une fois de plus, c’est donc à la société capitaliste elle-même que nous emprunterons les armes qu’elles a forgées pour notre tâche de fossoyeur. [...] »