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29 mai 2013

Michel Chion sur Godard (toujours Bref)

Autre fragment du dossier « Central(e) Godard » déployé dans les pages de Bref n° 107. Le début du texte de Michel Chion - Une façon de ne pas aimer Godard. Pour connaître la fin de l'article et le reste du dossier, il faudra vous séparer d'une poignée de petits euros ou, mieux, du prix d'un abonnement. C'est ICI qu'il faut demander. En attendant... oserai-je le dire à la manière d'Allais ? L'ami Chion est impossible. (C'est pour ça qu'on l'aime.)

chion en 72
Michel Chion en 1972

« Il me semble que chaque critique pourrait un jour être invité à publier, comme photographie de ses goûts du moment, mais aussi comme revendication de sa non-prétention à écrire dans l’absolu, la double liste de ses "j’aime" et de ses "je n’aime pas". Cela aide, pour le lecteur et pour soi-même, à situer et relativiser son jugement, tout en l’assumant. Bien entendu, si on est de bonne foi, on ne peut que compléter ses choix de "sauf", de "mais" ou de "malgré".

Par exemple, dans les "j’aime", il y aurait pour moi en vrac: manger en Italie, les films de Federico Fellini (même ceux que j’aime moins), le Quatuor de Ravel, les opéras allemands de Mozart et les films de Bruno Dumont (sauf Twenty-Nine Palms) – bref, un fatras de goûts. Et dans les "je n’aime pas", je mettrais entre autres les restaurants gastronomiques français, l’art conceptuel, l’opéra baroque, le mobilier urbain contemporain, le Concerto pour la main gauche de Ravel et les films de Godard. Sauf, pour ce dernier, Je vous salue Marie, que j’aime énormément, ainsi que quelques moments de Pierrot le fou - notamment les deux chansons, l’épisode "J’sais pas quoi faire" d’Anna Karina et le suicide de Ferdinand à la fin. La plupart de ses autres films, même Le mépris, m’ennuient, malgré des fulgurances et des trouvailles. Quant aux Histoire(s) du cinéma, leur projet me fait horreur. Même si c’est beaucoup plus brillant, dans le genre, que les "détournements" et parasitages de Hitchcock par l’art vidéo courant – ces ralentis chirurgicaux, ces gros plans temporels de visages d’acteurs expressifs qu’on a arrachés de force à des films frémissants, vivants et entiers, comme pour se venger sur les œuvres des autres de ce qu’on a souffert soi-même (voir plus loin) me révulsent. Tout cela étant indépendant (pas totalement cependant) de l’antipathie que m’inspire par ailleurs la personne du cinéaste. Après tout, Richard Wagner était un homme très peu sympathique, et cela n’ôte rien à son génie et surtout à ce qu’il en a fait. Godard, de son génie (car il en a un), n’a, selon moi, pas fait tout ce à quoi celui-ci l’obligeait. » [...]

Michel Chion

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