Nous célébrons le trentième anniversaire de l’Anthologie de la subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant cent jours, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre sont ici proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’Anthologie est encore en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.

Aujourd’hui : Paul Paillette

paul paillette

« J’ai tout scié » (1888)

J’suis un bohême, un révolté.
J’ai tout scié : Patrie et Famille.
E’ m’dégoût’, la vieill’ société :
Faut s’vend’ pour avoir la croustille.
J’aurais pu dev’nir un bandit :
Mon aïeul était royaliste.
J’ai brûlé mes lett’ de crédit ;
J’suis anarchiste. [...]

Ils sont traqués, les insoumis ;
Les chiens vendus leur font la chasse ;
Mais j’m’en fous, me v’là, les amis :
Si y a du danger, j’veux ma place !
Pour travailler à démolir
Je m’sens des appêtits d’artiste ;
Tout’ les vach’s ne m’f’raient pas faiblir :
J’suis anarchiste.

Profession de foi