Henri Alleg (1921-2013) écrivit un des livres décisifs de mon (notre) adolescence. La Question nous convainquit une fois pour toutes de la saloperie du colonialisme, de l'arrogance et la vilénie de l'Empire, et de l'ignominie de la violence d'Etat. Je dois donc beaucoup à ce vieux trublion communiste, qui vient de mourir à 92 ans. Je n'en démordrai pas. CLIC
Commentaires sur Alleg
- Tu penses peut-être qu'on va tenter de t'en faire démordre ? Je reste pour ma part consterné que l'auteur de LA QUESTION soit resté jusqu'au bout un stalinien particulièrement borné, soutien inconditionnel du régime soviétique (l'invsasion de la Tchécoslovaquie, entre autres, et la répression des dissidents). Comme s'il y avait une "bonne" et une "mauvaise" torture. Personnage aussi troublant que le général Aussaresses, résistant torturé par la Gestapo devenu tortionnaire en Algérie !
- Cher Gérard, l'histoire ni l'expérience ne s'antidatent.
Principe un peu oublié.
Les horreurs qu'a(urait) commises Alleg après l'Algérie, ou celles qu'il a(urait) soutenues, n'obère pas l'importance qu'a eue, pour le branleur pré-anar que j'étais en 1964 (il y a bien des post-situs, pourquoi n'y aurait-il pas des pré-anars ?) et pour nombre d'ados de l'époque, la lecture de "La Question".
L'Etat colonialiste devait le savoir, qui a tout fait pour que le livre disparaisse de la circulation et son auteur avec.
(De même que le ramassis de vieux croûtons obscurantistes et assassins qu'est devenu le FLN n'obère pas le rôle qu'il a joué dans les années cinquante. C'est une autre affaire bien entendu, mais puisque tu ramènes Aussaresses...)
Comment pourrais-je écrire l'importance qu'un livre a eue dans mon "éveil adolescent" (eh bien oui) sans ajouter que je dois une fière chandelle à son auteur ? Est-ce que j'ai dit autre chose ?
Amitiés,
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