24 juillet 2015
Et je fais peine à voir, même de loin [Satie]
« Cher Ami.
Bonjour.
Avez-vous bien dormi ? Ici, le temps est idiot, & le soleil abuse de sa chaleur, laquelle est orageuse.
Et vos dents ? Cela va mieux, j’espère – de famille nombreuse (jeu de mots curieux).
... Tout le monde est parti. Je suis seul dans ce grand Paris. J’ai l’air d’un petit abandonné, tout petit. Oui. Et je fais peine à voir, même de loin...
Mille choses à votre si délicieuse maman, ainsi qu’au bon Monsieur Monteux, s’il vous plaît.
N’oubliez pas de serrer, pour moi, la main de votre charmant frère.
Bien vôtre : ES »
[Lettre à Jean Guérin, mardi 24 juillet 1923, Erik Satie.
Correspondance presque complète, Fayard/Imec, 2000]
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