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le vieux monde qui n'en finit pas
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30 juillet 2015

Lectures pour tous spécial juillet : Roberto Bolaño

bolaño

« Ce que nous avons fait, nous, les réal-viscéralistes [...]: de l’écriture automatique, des cadavres exquis, des performances d’une seule personne et sans spectateurs, des contraintes, de l’écriture à deux mains, à trois mains, de l’écriture masturbatoire (avec la main droite on écrit, avec la gauche on se masturbe, ou le contraire si tu es gaucher), des madrigaux, des poèmes-romans, des sonnets dont le dernier mot est toujours le même, des messages de seulement trois mots sur les murs ("Marre de tout", "Laura mon amour", etc.), des journaux intimes démesurés, de la mail-poetry, du projective verse, de la poésie conversationnelle, de l’antipoésie, de la poésie concrète brésilienne (écrite en portugais de dictionnaire), des poèmes en prose policiers (on raconte avec une économie extrême une histoire policière, la dernière phrase l’élucide ou pas), des paraboles, des fables, du théatre de l’absurde, du pop art, des haïkus, des épigrammes (en réalité des imitations ou de variations de Catulle, presque toutes de Moctezuma Rodriguez), de la poésie désespérée (des balades de l’Ouest), de la poésie géorgienne, de la poésie de l’expérience, de la poésie beat, de apocryphes de bpNichol, de John Giorno, de John Cage (A Year from Monday), de Ted Berrigan, du frère Antoninus, d’Armand Schwerner (The Tablets), de la poésie lettriste, des calligrammes, de la poésie électrique (Bulteau, Messagier), de la poésie sanguinaire (trois morts, minimum), de la poésie pornographique (variantes hétérosexuelle, homosexuelle et bisexuelle, indépendamment de l’inclination particulière du poète), des poèmes apocryphes des nadaistes colombiens, des horazériens du Pérou, des cataleptiques d’Uruguay, des tzantzicos d’Équateur, des cannibales brésiliens, du théatre Nô prolétarien... Nous avons même publié une revue... Nous nous sommes remués... Nous nous sommes remués... Nous avons fait tout ce que nous avons pu... Mais rien de bien n’en est sorti. »

Roberto Bolaño, Les détectives sauvages, 1998,
traduit de l’espagnol (Chili) par Robert Amutio, Christian Bourgois 2006

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