On reprendra un whisky grenadine
La presse culturelle aime les prolétaires. Les Inrockuptibles nous en fournissent cette semaine une preuve assez ridicule, avec le portrait d’un cinéaste dont le premier long métrage vient de sortir :
« Poignée de main solide, sourire franc du collier, discours cash, Pascal Tessaud arbore cette franchise simple et chaleureuse qui est la noblesse de la classe ouvrière. »
Pas un mot de trop. C’est beau comme du Joris Ivens revu par les services de Jdanov. On sent que le critique mouille son pantalon, lui qui n'avait pas vu un noble ouvrier en vrai depuis les grandes grèves de 1995.
Le grand Carpita, fils d’un docker et d’une poissonnière, instituteur communiste et marseillais puis cinéaste détesté du pouvoir [Le Rendez-vous des quais est son film le plus connu, sinon son chef-d’œuvre] à qui Tessaud rendit hommage dans un livre dont on recommande la lecture, doit doucement se fendre la gueule.