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le vieux monde qui n'en finit pas
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21 janvier 2016

Nos films préférés en 2015 : Morgan Pokée

Dix souvenirs de 2015 : Courage, fuyons – le réel

1. Rak ti khon kaen [Cemetery of Splendour], Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande, 2015). Le sommeil comme arme politique et pouvoir fictionnel - ou comment rêver sous la loi de la junte.

1001 nuits

2. As Mil e Uma Noites [Les 1001 nuits], Miguel Gomes (Portugal-France, 2015). Le Star Wars du pauvre – sous le vernis grisant du réenchantement du réel, trois films d’un pessimisme artistique troublant, fascinant car documentant tragiquement son propre échec politique.

3. Bridge of Spies [Le Pont des espions], Steven Spielberg (États-Unis, 2015). L’histoire d’un œil à la recherche de sa propre image, dans les lumières de la Guerre Froide. Des miroirs partout comme autant de reflets. Avec La Guerre des mondes, le meilleur film de science-fiction de Spielberg.

hill of freedom

4. Hill of Freedom, Hong Sang-soo (Corée, 2014). Un ami récemment m’a dit à quel point la mort d’Éric Rohmer avait chamboulé sa vie – il s’était habitué au Rohmer annuel, comme une espèce de rendez-vous précieux, car intime. Il entretenait presque une correspondance avec Rohmer à la vision de chaque nouveau film, dialogue qui s’était interrompu avec la mort du cinéaste et qui lui manquait terriblement. Sa vie n’était depuis plus la même.

5. Mia madre, Nani Moretti (Italie, 2015). Le journal de deuil de Moretti, au compte à rebours inversé. Rêve, réalité et souvenir y sont indiscernables – le monde n’est plus qu’un flux d’images que l’on ne peut arrêter. La beauté des gestes s’y fait plus rare et précieuse. Œuvre de renoncement total dont l’incertude constante se veut aussi une réponse honnête face au poids du réel.

inherent vice

6. Inherent Vice, Paul Thomas Anderson (États-Unis, 2014). La fin d’une certaine Amérique, celle hallucinée des années 1970 revu par Pynchon et PTA. Une odysée brumeuse, aux relents acides, qui refoule l’amour comme un fantôme abîmé.

7. Trois souvenirs de ma jeunesse, Arnaud Desplechin (France, 2015). Le film aurait pu – aurait dû – s’appeler Esther tant ce personnage en est le cœur secret. Cœur qui s’ouvre lors d’une séquence bouleversante d’échanges épistolaires de plus de vingt minutes qui rappelle à quel point Desplechin est un cinéaste de la parole.

histoire de judas

8. Histoire de Judas, Rabah Ameur-Zaïmeche (France, 2015). Révolution initiée par le grand RAZ qui ne fait plus de Judas la figure historique du traître mais le fidèle des fidèles. Acte aussi politique que cinématographique d’une beauté désarmante – la photo d’Irina Lubstchansky y creuse la terre jusqu’à finir dans un tombeau digne du Caravage.

9. Saul fia [Le Fils de Saul], László Nemes (Hongrie, 2015). Premier long métrage impressionnant en ce qu’il traîne avec/malgré lui un rapport historique de la pensée au cinéma – celui de la représentation de la Shoah. Grande machine à fiction au cœur de la machine de mort nazie, mouvement insensé et incessant entre le froid document et la brutalité de l’immersion. Troublant.

10. Two Years at Sea, Ben Rivers (Royaume-Uni, 2011). Une balade à la Thoreau avec un ermite vivant dans une caravane perchée sur les arbres. Un documentaire rêvé, tourné en 16mm noir et blanc. Loin de fioritures d’un certain cinéma expérimental, une expérience de cinéma précieuse et solitaire.

two years

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