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27 juillet 2016

L'inertie des institutions et le lâchage du musée d'Orsay mettent en péril l'année Mirbeau

un gentilhomme

Une lettre de Pierre Michel, de la Société Octave Mirbeau, biographe et éditeur infatigable
de l'auteur du Journal d'une femme de chambre et du Jardin des supplices

ICI, quelques infos sur Octave Mirbeau et Pierre Michel

***

Cher flibustier,

Comme vous le savez sans doute, à l’initiative de la Société Octave Mirbeau (voir notre bilan), l’on s’apprête à commémorer internationalement, en 2017, le centième anniversaire de la disparition de celui qui ne fut pas seulement un grand écrivain traduit dans une trentaine de langues et joué sur toutes les scènes du monde, mais qui fut aussi un grand flibustier, l’incarnation de l’intellectuel éthique et un critique d’art très influent et doté d’un goût très sûr, ami et chantre attitré de Monet, de Pissarro et de Rodin.

Les initiatives commémoratives sont extrêmement nombreuses et comprennent plusieurs colloques universitaires (CLIC), des publications, de nouvelles traductions, de nombreuses créations théâtrales (notamment Rédemption, ou la folie du toujours mieux, oratorio théâtral d’Antoine Juliens, de Teatr’Opera, qui sera créé en Belgique: CLIC), des films, des expositions, des lectures, des conférences, peut-être des BD, etc. Voir le point sur l’année Mirbeau (CLIC) et le calendrier, encore très provisoire et très incomplet des festivités mirbelliennes (CLIC).

Malheureusement force est de constater, une nouvelle fois, l’inertie des grande institutions culturelles, qui souvent ne répondent pas, ou qui se mettent en branle très tardivement et très lentement, ou qui refusent carrément toute participation à l’hommage international rendu à Octave Mirbeau, à l’instar de la Comédie-Française, où il a pourtant triomphé depuis un siècle avec Les affaires sont les affaires, et, tout récemment, du Musée d’Orsay, lors même que le grand critique, vous ne l’ignorez pas, a été celui qui a œuvré le plus pour faire connaître et reconnaître les grands artistes dont les œuvres y sont exposées, pour le plus grand bonheur d’amateurs venus du monde entier (même de Belgique, c’est dire !).

La Société Octave Mirbeau et, plus généralement, tous les connaisseurs de l’époque 1900, en sont profondément choqués et indignés. Après trois années de silence, puis de tractations difficiles, puis de rétropédalages successifs, il s’est avéré qu’aucune des propositions que nous avions faites, en accord avec des conservateurs du Musée, n’a été retenue. C’est pourquoi, au nom de l’association, j’ai écrit la lettre que je vous joins, et qui est en ligne sur plusieurs sites (par ex. ICI). Elle est adressée à Mme Scarlett Reliquet, qui a discuté avec la délégation parisienne de la Société Mirbeau, mais qui, pour finir, a été obligée de faire machine arrière pour des raisons qui nous échappent totalement. Un article du Monde, qui a fait scandale il y a quelques mois, avait révélé les fractures béantes au sein de l’institution publique qu’est le Musée d’Orsay. Les dernières décisions de la conservation, refusant inexplicablement toute évocation d’Octave Mirbeau lors de l’internationale commémoration de 2017, ne peuvent naturellement que les renforcer.

Des protestations ont commencé à se faire entendre (voir par exemple ICI) et devraient croître et embellir au fur et à mesure que l’information circulera. Une pétition devrait également être lancée prochainement pour que le scandale devienne public.

Alors, forcément, j’ai pensé à vous, qui en êtes un éminent et redouté spécialiste. Et j’ose espérer que vous nous apporterez votre soutien, à la manière qui vous paraîtra utile, pour que le scandale éclate, face à l’inflexible inertie des institutions, comme si rien n’avait changé depuis l’époque où Mirbeau vilipendait les fonctionnaires de la culture – ce qu’on lui fait apparemment payer aujourd’hui...

Si jamais, comme je l’espère, vous apportez votre pierre à la propagation du scandale, dites-vous bien que vous feriez œuvre pie (eh oui !) et qu’Octave, ex inferis, vous le rendrait au moins au centuple (j’en prends l’engagement formel).

Avec mon bien cordial souvenir bruxellois, un peu d’espoir et des remerciements anticipés,

Pierre Michel

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