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le vieux monde qui n'en finit pas
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7 janvier 2017

Nos films préférés en 2016 : Thomas Gombowhicks

Sans hiérarchie, ni ordre particulier

the hired hand

The Hired Hand [L’Homme sans frontière], de Peter Fonda, 1971

Étrange western de Fonda, narrativement assez relâché mais doté de beaux personnages (Fonda et Warren Oates) et surtout d’une photo superbe de Vilmos Zsigmond – qui amène de belles idées de mise en scène notamment lors d’une discussion autour du feu dans le premier tiers.

ItalianAmerican, de Martin Scorsese, 1974

Scorsese filme ses parents en 1974, à l’aise dans leurs salons, racontant leurs parcours et leurs vies. La mama est plus concernée par les ragots que ses voisines raconteront en voyant le film qu’autre chose. Le cinéaste dresse en douce un beau portrait de sa famille et des immigrés italiens de l’après-guerre. CLIC

Hartfields and McCoys, de Kevin Reynolds, 2012

Belle mini-série westernienne avec son dernier défenseur, pas né à la bonne époque. Du travail solide.

Die Dritte Generation [La troisième génération], de Rainer Werner Fassbinder, 1979

Si pour Manchette (et Chabrol par extension) avec Nada, "le terrorisme gauchiste et le terrorisme étatique sont les deux mâchoires d’un même piège à cons", pour Fassbinder, la question est plus complexe. Sorte de réponse au film de Chabrol et aux attentats perpétrés par la RAF en Allemagne, Fassbinder dresse un portrait au cocktail Molotov de ces activistes perdus et désabusés, plongés dans un désarroi idéologique dans lequel ils ne voient qu’une seule porte de sortie – menant à l’échec de la révolution voulue. Comme le proclamait l’affiche d’époque, Fassbinder ne pose pas de bombes, il fait des films.

Fassbinder. Lieben ohne zu ferben, de Christian Braad Thomsen, 2015

Documentaire encore inédit en France, sur le versant plus "intime" du cinéaste allemand surproductif. Intime sans être racoleur ou impudique, bourré d’entretiens rares ou jamais vus, d’images de tournage, et surtout n’oubliant jamais d’aborder son travail, sa vision de l’art, du cinéma et de la politique. Indispensable. À compléter avec la lecture des entretiens de RWF ( CLIC )

la folle de toujane

La Folle de Toujane, de René Vautier et Nicole Le Garrec, 1973

Une des rares fiction de René Vautier, coréalisé avec Nicole Le Garrec (auteur militante quelques années plus tard du percutant Plogoff, des pierres contre des fusils, sur la lutte contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff fin des années 1970 CLIC). Un des rares rôles de Gilles Servat également, qui interprète un instituteur breton (évidemment) quittant sa campagne pour la Tunisie puis l’Algérie, alors provinces françaises. Confronté aux massacres de la colonisation, il reviendra en Bretagne pour découvrir désœuvré la néocolonisation des campagnes, et le renoncement de ces habitants à combattre. Film unique, difficilement visible (spécialement dans son montage de 2h20, que Gilles Servat et Nicole Le Garrec n’avaient jamais pu voir), inégal, mais d’une force d’évocation rare, d’une grande violence sociale et politique, virulent et très émouvant – Servat chantant Les prolétaires, lors d’un repas avec tous les paysans de son village. Une ressortie serait salutaire.

Cheyenne Social Club, de Gene Kelly, 1970

Ouesterne étrange, festival de cabotinage de la part de Stewart et Fonda (respectivement dans les rôles d’un puritain héritant d’un bordel et d’un débauché nonchalant qui suit son pote partout), décontraction amusante de Gene Kelly derrière la caméra. Un film qui donne envie de se reposer dans une bonne AUbeeeerge.

Comanche Station, de Budd Boetticher, 1959

Découverte du cinéma de Budd Boetticher cette année. Ça n’a pas usurpé sa réputation.

Legacy of Rage [L’Héritier de la violence], de Ronny Yu, 1986

Hell Drivers [Train d’enfer], de Cy Endfield, 1957

Des gros camions, des prolos anglais, des bagarres de bar, Sean Connery par encore tout à fait épilé des sourcils, sous la caméra du metteur en scène de Zulu. Il vous en faut vraiment plus ?

Le diable par la queue, Philippe de Broca, 1969

Nouvelle confirmation que de Broca fut le réalisateur le plus drôle et romantique de son époque – faut-il rappeler qu’il n’y a presque rien à jeter dans sa filmographie ? Et encore une fois, Jean-Pierre Marielle est au sommet.

Cochon qui s’en dédit, de Jean-Louis Le Tacon, 1979

L’esclavage de l’élevage industriel. Documentaire glaçant. Pertinent double programme avec Le Cochon d’Eustache.

Le dernier milliardaire, de René Clair, 1934

Le silence est d’or, de René Clair, 1947

De l’Age Classique français, indéniablement le cinéaste avec lequel j’ai le plus d’affinités.

13 Hours, de Michael Bay, 2016

Plus grand film de guerre et de guérilla des quinze dernières années. Moins manichéen qu’attendu, techniquement impressionnant, immersif, impressionnant. Notre ami Michou reste le meilleur artificier intelligent de l’industrie hollywoodienne des loisirs.

Vera Cruz, de Robert Aldrich, 1954

Il faut toujours revoir Vera Cruz.

La comédie du travail, de Luc Moullet, 1987

Erotissimo, de Gérard Pirès, 1979

The Last Wagon [La dernière caravane], de Delmer Daves, 1956

Mi Gran Noche, de Alex de la Iglesia, 2015

Avant-dernier film en date de l’Espagnol, dont on peut toujours attendre une sortie française. Festival d’anarchie sur disque dur, malgré une fin en-deçà de l’explosion annoncée.

I Was A Male Bride [Allez coucher ailleurs !], de Howard Hawks, 1949

Rough Riders, de John Milius, 1997

Dernier film de John Milius, pour la télévision américaine, sur l’escouade de Teddy Roosevelt en pleine guerre contre l’Espagne à Cuba. Imparfait, mais un film de propagande d’une efficacité exemplaire en faveur du futur président des USA aux élections de 1901 ! Milius : le plus grand conteur et scénariste de son époque.

The Mermaid, de Stephen Chow, 2016

Tout ce qu’Hollywood et la France ne feront jamais (d’ailleurs ça ne sort dans aucun des deux pays, de peur de se taper la honte sans doute.

Les Corsaires du Bois de Boulogne, de Norbert Carbonnaux, 1954

Foutraque, gentiment anar. Carbonnaux, c’est l’esprit de Louis Forton sur pellicule.

Che c’entriamo noi con la rivoluzione ? [Mais qu’est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution ?], de Sergio Corbucci, 1972

Plus bouffon, plus féroce et plus cabotin que les autres westerns zapatistes de Corbucci (bref, plus comédie italienne), donc formidable.

La più bella serata della mia vita [La plus belle soirée de ma vie], de Ettore Scola, 1972

Étrange comédie fantastico-morbide et grinçante de Scola.

Gokseong [The Strangers], de Na Hong-Jin, 2016

Je hais les acteurs, de Gérard Krawzyck, 1986

Basé sur le livre de Ben Hecht, au casting pas dégueu comme on dit. Quand Krawzyck n’était pas encore un fonctionnaire de Besson.

Joshuu 701-gô : Sasori [La femme scorpion], de Shunya Ito, 1972

Vice Principals (saison 1), créée par Danny McBride et Jody Hill, HBO

Bien plus qu’une démarque de Eastbound and Down, et bien plus noire, malaisante et dépressive. Une grande œuvre.

silicon valley

Silicon Valley (saison 3), de Mike Judge, HBO

Caccia alla volpe [Le Renard s’évade à trois heures], de Vittorio de Sica, 1966

De Sica abandonne le néo-réalisme et son moralisme pénible, se rendant compte que le burlesque et les baffes, ça donne un meilleur cinéma – d’autant que Peter Sellers est de la partie.

Hypernormalisation, de Adam Curtis, 2016

Nouvel essai documentaire d’Adam Curtis dans lequel il mêle un réseau complexe de situations historiques contemporaines (des années 1970 jusqu’à l’élection présidentielle américaine actuelle et Daesh grosso merdo), dans des sujets et situations apparemment éloignées – les relations américano-syriennes des années 1970, le cyberspace de William Gibson, l’histoire de Donald Trump, la récupération gouvernementale et institutionnelle de mouvements de contre-culture, la chute du bloc soviétique, la fabrique du "monstre" Kadhafi, les mouvements "citoyens" à la Occupy Wall Street, la création et la théorisation des attentats suicides au Moyen-Orient, le rôle politique des théoriciens de l’avant-garde théâtrale russe dans la Grande Russie de Poutine, le blockbuster catastrophiste hollywoodien, les OVNI, le positivisme américain des années 1980, l’abandon de la contestation et de toute idéologie politique révolutionnaire en Occident et j’en passe. Par son travail de recherche historique (empreint de matérialisme) et son travail de montage (images d’archives, de journaux télévisés, d’entretiens, de talk-show, de vidéos internet, de propagande plus ou moins institutionnalisée, de détournements post-situ) soutenus par un texte bétonné dans la pédagogie et la simplicité, Curtis développe le postulat d’un monde factice fabriqué non pas pour développer un idéal de société (cette vieille idée obsolète), mais pour arranger ceux qui le créent, dans un monde post-politique, dépassant le simple cadre économique – ça serait trop simple.

Beau Geste, de William A. Wellman, 1939

Cet homme est dangereux, de Jean Sacha, 1953

Lemmy Caution dans son aventure la plus folle (dans la forme) et la plus violente (dans le texte).

Adeus, Até ao Meu Regresso, de Antonio-Pedro Vasconcelos, 1974

Les conséquences de la guerre coloniale menée par le Portugal en Angola, par ceux qui en ont subi et effectué les violences, une fois rentrés dans leur mère patrie.

10 Rillington Place [L’étrangleur de Rillington Place], de Richard Fleischer, 1971

Comme les anges déchus de la place Saint-Michel, de Jean Schmidt, 1979

CLIC

La Chasse à l’homme, de Édouard Molinaro, 1964

La Loi de la jungle, de Antonin Peretjatko, 2016

Après un premier long beaucoup trop poseur et maniériste pour être honnête, Peretjatko s’en va en Guyane (une bonne idée, pour commencer), avec Vincent Macaigne et Vimala Pons pour aller faire les zouaves dans la jungle. Bourré de seconds rôles drolatiques (Fred Tousch, le toujours superbe Jean-Luc Bideau, même Légitimus est drôle – tour de force !), de bons gags (on croit rêver !), d’un esprit paillard, d’un érotisme joyeux et d’un rythme brinquebalant comme à l’époque des films qu’ils tentent d’émuler – les comédies navrantes ou non des années 1970-1980. Loin d’être parfait, notamment dans ces références auteuristes malvenues, c’est parfois le cul entre deux tabourets. On n’est pas encore dans le portnawak à la Robert Thomas ou la Jean-Claude Roy, mais ça y fait penser (même si le Peretjatko est trop conscient de cet état de fait pour que ce soit spontané), et ça : c’est bath.

Et puis, quand même, voilà hein CLIC

the long good friday

The Long Good Friday, de John MacKenzie, 1980

Polar anglais mâtiné de critique sociale (la désindustrialisation du Londres des années 1980, les partenariats avec les Américains, la force de frappe de l’IRA, la déliquescence du niveau de vie des suburbs, le complexe d’infériorité mêlé à une arrogance triomphaliste de l’Angleterre post Seconde Guerre Mondiale, etc.), mêlé à la tragédie d’un ancien mafieux reconverti dans une industrie légale. Bien plus proche d’un roman noir à l’américaine que d’un roman à mystère purement britannique, dominé par un Bob Hoskins glaçant, et touchant, avec sa pure gueule de prolo voyou teigneux, empreint d’une rage et d’une violence purement british – le genre à faire passer les cousins amerloques pour des enfants de chœur plutôt que des enfants de putains.

Bad Boys II, de Michael Bay, 2003

Innocemment, je voulus tester un matin la copie du bluray du film, qui venait ENFIN de sortir en haute définition. Mais juste tester, comme ça, le début, pour voir, avant de travailler un brin. 2h26 plus tard, en larmes : « C’est le plus beau film du monde ! »

Pour finir, un grand plaisir de revoir les films de cape et d’épée de André Hunebelle ou Bernard Borderie, avec ces deux acteurs magnifiques : le sautillant Gérard Barray et le toujours impeccable Guy Delorme. La bagarre au cinéma, c’est quand même bien.

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