The eye of the beholder
Je dois le grand éclat de rire de la semaine à une question posée, dans un journal du soir, à Jonas Mekas de passage à Paris. Le prétexte était la promotion d'un livre du cinéaste publié il y a quelques mois aux Etats-Unis. [Ils sont fortiches, au Monde, de donner une page à un livre encore inédit dans nos campagnes.] Bref. Au mitan d'un entretien parfaitement anecdotique dans lequel il n'est pas question, ou presque pas, du cinéma de Mékas, jaillit la question qui turlupine (de cheval) notre consoeur :
Un dessin de Roman Polanski, reproduit dans votre livre, représentant Barbara Rubin, alors jeune réalisatrice, sous les traits d’une petite fille léchant goulûment une sucette en forme de pénis, est troublant, particulièrement dans le contexte actuel…
- l'adverbe goulûment, parfaitement gloupinesque,
- la vision de ma consoeur troublée (par quoi, bondiou ?),
- l'obsession, évidemment hors de propos, pour le réalisateur de Repulsion, de Cul-de-Sac et du Locataire,
- ou la formule conclusive (hors du contexte actuel [sic], la journaliste aurait-elle été moins troublée par une sucette phallique ?).
Troublant, non ?