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3 mars 2021

Quand le fisc décide de vous espionner sur le net

picsou

C'est nouveau, ça vient de sortir. Le fisc français, pourtant peu réputé pour être le plus suspicieux du monde, peut désormais vous surveiller sur les réseaux sociaux et les sites marchands. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Nathalie Cheysson-Kaplan, dans Le Monde du jour. Impossible de résister à l'envie de copier-coller son article. A toutes fins utiles. Oui, je sais, mes honorables  lecteurs n'ont rien à se reprocher. Mais il suffit d'une fois et paf, un grand coup de PNF sur les doigts. Oyez, braves gens.

« Un décret vient d’être publié qui autorise les services fiscaux à exploiter les données publiées sur Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn… ou sur les plates-formes de vente en ligne.

« Depuis 2017, Bercy utilise un outil automatisé de ciblage pour les contrôles fiscaux des particuliers, dénommé "ciblage de la fraude et valorisation des requêtes". Basé sur des techniques de data mining, il repose sur la mise en œuvre d’algorithmes qui lui permettent de repérer les comportements frauduleux en collectant et en croisant de manière automatisée un certain nombre de données personnelles.

« Mais, jusqu’à présent, le fisc ne pouvait croiser que des données issues de ses propres fichiers – fichiers des comptes bancaires, base nationale des données patrimoniales, fichiers des contrats de capitalisation et d’assurance-vie – et de fichiers provenant d’autres administrations françaises ou étrangères et/ou de bases de données privées.

« Un décret publié le 11 février 2021 l’autorise désormais à collecter et à exploiter des données personnelles publiées – écrits, images, vidéos, photos, etc. – sur les plates-formes de mise en relation entre particuliers, qu’il s’agisse des réseaux sociaux proprement dits (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn…) ou des sites de vente en ligne, comme Leboncoin, Vinted, eBay… Ce dispositif est mis en place, à titre expérimental, pour une durée de trois ans.

« Il vise un triple objectif: détecter plus facilement les “fausses” domiciliations fiscales à l’étranger, repérer les activités commerciales occultes ainsi que les activités de contrebande (tabac, alcool, stupéfiants…) et de vente de produits de contrefaçon », détaille Stéphanie Riou-Bernard, avocate.

« En pratique, le fisc ne peut utiliser que les données librement accessibles, c’est-à-dire dont l’accès ne nécessite pas de saisir un mot de passe, ni de s’inscrire sur le site en cause. « En outre, seules les données mises en ligne par les internautes eux-mêmes peuvent être collectées. L’administration fiscale ne peut pas utiliser les commentaires postés par d’autres internautes, ni utiliser un pseudo pour s’infiltrer dans un groupe de discussion afin d’y recueillir des données », ajoute Stéphanie Riou-Bernard.

On est vachement rassurés.

« Les données dites sensibles – origine raciale ou ethnique, opinions politiques, convictions religieuses, appartenance syndicale, orientation sexuelle… – ainsi que les autres données manifestement sans lien avec les infractions recherchées doivent être détruites au plus tard dans les cinq jours après leur collecte.

Ergo, on les collecte quand même.

« Celles strictement nécessaires à la constatation des infractions peuvent être conservées pendant un an maximum. Toutefois, si elles sont utilisées dans le cadre d’une procédure de contrôle, elles peuvent être conservées jusqu’au terme de cette procédure. Toutes les autres données doivent être détruites dans un délai maximum de trente jours après leur collecte. »

On vous fait confiance.

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