Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
le vieux monde qui n'en finit pas
Publicité
le vieux monde qui n'en finit pas
Visiteurs
Depuis la création 1 409 583
Newsletter
Derniers commentaires
31 mai 2021

Lectures pour tous : André Schwarz-Bart

« Selon une tradition orale, encore vivace à la Côte-sous-le-Vent, du côté des pitons de Deshaies, c’est vers l’âge de onze ans que la petite fille de Bayangumay tourna en zombi-cornes. En ce temps-là, disent les vieux conteurs créoles, la malédiction était sur le dos du nègre et le talonnait sans arrêt; on se couchait avec tout son esprit pour se réveiller chien, crapaud de marées ou zombi, comme aujourd’hui l’on se réveille avec un cheveu blanc. Cela n’étonnait personne, et les gens disaient ah, ils disaient seulement: ah. Il y avait alors une grande variété d’Ombres dans les îles à sucre: nègres morts animés par magie, nègres vivants qui avaient chu dans un corps de bête, et d’autres, d’autres encore, dont l’âme était partie on ne savait où. Ces derniers portaient habituellement le nom de zombi-cornes. Ils avançaient comme des bœufs de labour. Les zombi-cornes étaient tout simplement des personnes que leur âme avaient abandonnées; ils demeuraient vivants, mais l’âme n’y était plus. » André Schwarz-Bart, La mulâtresse Solitude, 1972, Seuil.

solitude

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité