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le vieux monde qui n'en finit pas
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10 janvier 2022

Nos films préférés en 2021 : Thomas Gombowhicks

Once again, nous allons savamment doser un snobisme insupportable et des goûts douteux assumés avec une morgue incroyable mais qui a le mérite d’être sèche.

Nos plus belles découvertes de l’année, hors des films de 2021. Sans hiérarchie, ni ordre particulier.

 

Born in Flames, Lizzie Borden (États-Unis, 1983)

Dans une Amérique uchronique, dix ans après une « Révolution socialiste », l’oppression des femmes et des minorités perdure. L’insurrection va frapper. 100% underground NYC, fauché, inventif, virulent, radical dans son propos, BO mortelle.

 

Westward the Women [Convoi de femmes], William A. Wellman (États-Unis, 1951)

Lone Star, John Sayles (États-Unis, 1996)

Bandido ! [Bandido Caballero], Richard Fleischer (États-Unis, 1956)

 

 Mona Lisa, Neil Jordan (Royaume-Uni, 1986)

Polar noir et romantisme contrarié. Photo superbe, finesse d’écriture et de réalisation. Et Bob Hoskins, une espèce d’acteur trop rare. "Haven’t you ever needed someone ? All the time."

tatum - mona lisa

 

Jazz on a Summer’s Day [Jazz à Newport], Aram Avakian, Bert Stern (États-Unis, 1959)

Le Paltoquet, Michel Deville (France, 1986)

Uomini Contro [Les Hommes contre], Francesco Rosi (Italie/Yougoslavie, 1970)

 

Gas, Food, Lodging, Allison Anders (États-Unis, 1992)

tatum - Gas, Food, Lodging

 

Small Axe, Steve McQueen (Royaume-Uni, 2020)

Série de cinq films sur la communauté d’origine antillaise à Londres entre 1969 et 1982. McQueen a appris à mettre de la subtilité dans son pudding didactique et ce n’est pas un mal. En dehors de l’aspect foncièrement politique de l’œuvre, c’est dans beaucoup d’épisodes une célébration de sa culture, de ses sapes, sa bouffe, son état d’esprit mais surtout de sa musique. L’ensemble donne naissance à un chef-d’œuvre en soi (tous les épisodes pouvant être vus indépendamment), le deuxième épisode, « Lovers Rock », qui se déroule pendant une party house. Sélection musicale absolument parfaite et d’une beauté plastique délicieuse, que ce soit dans le travail de la caméra ou la grâce des corps dansant, se percutant, se frôlant. Et c’est bien le plus important, la musique et la danse, qui deviennent des armes comme l’oppression.

tatum - small axe

 

Sitting Target [La Cible hurlante] [en Belgique, Pour la peau d’une garce],
Douglas Hickox (Royaume-Uni, 1972)

Polar rosbif jusqu’au-boutiste et ultra-violent, à la mise en scène inspirée et étonnante. Jeux de miroirs, reflets, caméra mobile, cadrages étranges, sécheresse de la violence, excellente évasion de prison, banlieue londonienne, Mauser M712 Schnellfeuer et féerie des costumes (le merveilleux combo parka/col roulé marron d’Oliver Reed).

 

Fandango, Kevin Reynolds (États-Unis, 1985)

La vie, l’amour, l’aventure, la jeunesse, les amitiés d’un temps. Et bien sûr ça se termine en dansant un fandango sous le ciel du Texas.

 

Streetwise, Martin Bell (États-Unis, 1984)

Daniel, Sidney Lumet (États-Unis, 1983)

 

Le diptyque Restrepo / Korengal, Sebastian Junger et Tim Hetherington (États-Unis, 2010 -2014)

Dix-huit mois avec une escouade de soldats ricains dans un poste reculé pendant la guerre d’Afghanistan. Scènes de guerre et de guérilla hallucinantes, vie quotidienne et portraits d’une bande de gros patriotes à gros cous.

tatum - restrepo

 

Luk chi kam moh [Demon of the Lute/Le démon du luth], Tak-cheung Tang (Hong Kong, 1983)

Un des derniers soubresauts de la Shaw Brothers, déjà sur le déclin et menacée d’extinction par la Nouvelle Vague hongkongaise. Ahurissant et joyeux film empli de démons, de bagarres, de blagues débiles et d’effets spéciaux délicieux. Un idéal de film d’aventures pour gosses.

 

The Ballad of Little Jo, Maggie Greenwald (États-Unis, 1993)

Ouesterne insolite centré sur une femme rejetée de son milieu aristocratique et qui passera toute sa vie habillée comme un homme, pour échapper aux oppressions. Greenwald requestionne les frontières du genre et des genres. Vrai « mélodrame victorien », comme le disent Leutrat et Liandrat-Guigues. Magnifique composition musicale, évidemment, de David Mansfield.

 

L’Affaire Gordji, histoire d’une cohabitation, Guillaume Nicloux (France, 2012)

Définitivement le meilleur sous-genre de la production française: des mecs en costard dans des bureaux qui magouillent et se prennent la tête sur la politique internationale. Nicloux évite le piège du mimétisme qui vire souvent au concours de sosies foireux, prend un plaisir monstre à filmer les alcôves du pouvoir, et balance Michel Houellebecq en patron de la DST, histoire qu’on soit bien sûrs que l’administration française est chiante et pervertie.

 

Pararos de verano [Les oiseaux de passage],
Ciro Guerra & Christina Gallego (Mexique/Colombie, 2018)

Histoire sur vingt ans du peuple Wayuu, au nord de la Colombie et du Venezuela – le seul à n’avoir pas été colonisé par les Espagnols – et la montée des cartels, notamment celui d’un jeune du clan en prise avec ses ambitions, sa famille, le poids des traditions, du mysticisme, l’honneur et l’héritage culturel. Il y a du Glauber Rocha ici (le mystique social et la violence libérale), un sens du cinéma merveilleux, à l’os, violent et parfois contemplatif. Coréalisé par le responsable du magnifique L’étreinte du serpent (dont nous parlions en ces lieux l’année passée) dont tout le cinéma cherche les traces des natifs de son pays dans ce qu’il reste des colonisés.

tatum - les oiseaux de passage

 

Ya no estoy aqui [Je ne suis plus là], Fernando Frias de la Parra (Mexique - 2019)

Le parcours forcément pas fun d’un gamin de la favela de Monterrey, qui ne vit que par le mouvement Kolombiana (la cumbia colombienne mixée à la culture mexicaine), sa danse et sa musique. Film social et musical sur la jeunesse mexicaine, l’emprise des cartels, la fuite désespérée et misérable vers New York. Ne pas être allergique à la musique de qualité et aux costumes exubérants est un plus (tous ces pantacourts, sapristi).

tatum - Ya no estoy aqui

 

Llámale Jess Redux, Carles Prats (Espagne, 2014)

Prats remonte et augmente son documentaire de 2000 avec Jess Franco. Si les livres d’entretiens avec des cinéastes est le meilleur sous-genre de la littérature de cinéma, le film d’entretien l’est tout autant. Jess parle de son cinéma, de ses influences, de sa vision de la mise, de la vie, de la politique. C’est passionnant et bouleversant. À coupler avec le film suivant donc.

 

Plunging on Alone. Monte Hellman’s Life in a Day, Paul Joyce (Royaume-Uni, 1986)

Peut-être une des meilleures leçons sur l’écriture et la mise en scène au cinéma.

 

Bloody Nose, Empty Pockets, Bill et Turner Ross (États-Unis, 2020)

Non-fiction documenteuse (sort of), qui montre la dernière soirée d’un vieux bar de Las Vegas, le Roaring 20’s. Ses quelques rares habitués (plus ou moins jeunes) s’y retrouvent, dès le réveil pour certains, afin de rire une dernière fois dans ce cadre chaleureux pour leurs vies fatiguées. Les frères Ross voulaient mettre en scène la vie d’un bar et de ses « habitants ». Sauf que la mise en place est fausse, artificielle mais parasitée par toutes les vérités de ses personnages. Ils cast une quinzaine de personnes, tous des amateurs, pour filmer en deux soirs cette dernière tournée. Rien n’est scripté, l’alcool est vrai, les relations aussi. Par la force de sa mise en scène et de ses « acteurs », on en oublie l’artifice. Des parcours, des philosophies, des instants de grâce, de danse et surtout de musique. Il y a du Huston, du Bukowski, du Fante, un sens de la grandiloquence, du romantisme et du drame.

tatum - bloody nose empty pockets

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