Sur la pêche de la sardine
J’adresse à Glaz, fieffé clupéidophile [ou puxisardinophile si l’on préfère], ce fragment de Recherches sur la pêche de la sardine en Bretagne, et sur les industries qui s’y rattachent, par Caillo Jeune [Imprimerie de Vincent Forest, 1855]. Cela l’aurait sans doute bien faire rire.
« [...] Ainsi Marcellus, surnommé l’Empirique, qui vivait sous Théodose, en 388, et auteur d’un livre intitulé De Medicamentis, empiris, Physicis et rationabilibus, dit que la Sardine, non salée, désossée et frottée sur les varices produit un soulagement immédiat.
Il indique aussi les têtes de Sardines brûlées comme un remède contre la fétidité de la bouche.
Selon Pline elle guérissait de la morsure d’un serpent (Prester) qui cause une soif qu’on ne peut éteindre.
Antonius-Musa Brassavolus, de Ferrare, auteur de différents ouvrages contenant l’examen des médicaments en usage chez les apothicaires, à son époque (XVIe siècle), dit qu’on s’en servait heureusement en place de suppositoire. [...]
Galien indique la Sardine comme l’un des meilleurs poissons salés que l’expérience lui ait fait connaître.
Apicius la faisait farcir ainsi: "On enlève l’arête, on pile du pouillot, du cumin, de la graine de poivre, de la menthe, des noix avec du miel, on remplit et l’on coud. La Sardine est renfermée dans un papier et placée avec un couvercle sur le feu; on l’assaisonne avec de l’huile, du vin cuit et de la sauce d’Anchois."
Il donne encore la recette de préparation suivante: "On la fait cuire désossée et assaisonnée de poivre, de livêche, de thym, d’origan, de rhue, de dattes et de miel et on la sert sur un plat garni d’œufs découpés."
Conrad Gesner, qu’on a appelé le Pline de l’Allemagne, dit que la Sardine n’a pas de fiel, c’est pourquoi sans la vider on la fait cuire soit sur le gril, soit à la poële, soit en la faisant frire dans un pot avec de l’huile; elle engraisse et pique la langue, surtout si on la conserve quelque temps. »