Clovis Trouille, par Alain Joguet
Voici le documentaire sur (et avec) le peintre « anarcho-surréaliste » Clovis Trouille (1971, version longue 22') d’Alain Joguet, produit par le Service de la recherche de l’ORTF. [Merci JiPé]
« A travers souvenirs et réflexions, Clovis Trouille évoque quelques-unes de ses œuvres maîtresses et aborde ainsi les grands thèmes qui traversent toute sa peinture: l’horreur de la guerre (cette "infamie" qui le traumatisa à jamais en 14-18), la dérision des honneurs et de la patrie, l’anticléricalisme forcené ("les curés vivent grassement en accaparant les richesses artistiques"), le culte de l’érotisme et de la beauté du corps féminin qui sont la vie même, la fascination mortuaire (dérisoire quand il peint son propre enterrement et son propre caveau, ou tragique quand il évoque dans une toile la mort de sa petite fille à l’âge de treize ans). Le peintre parle aussi de ses débuts dans le maquillage des mannequins de vitrine, de la magie surprenante des collages, des merveilles de la photographie, de ses rencontres avec les membres du groupe surréaliste que ses premiers tableaux étonnèrent. S’il reconnaît qu’André Breton est un des grands poètes du siècle, Clovis Trouille n’en déclare pas moins que les surréalistes sont "des faux révolutionnaires petits-bourgeois, des pseudo-poèetes qui exploitent l’imbécilité de leurs contemporains". À 83 ans, Clovis Trouille tient avant tout à rester un peintre libre; il continue à rêver à l’Eldorado – "ce pays où toutes les femmes sont belles, où il n’y a pas de curés ni de service militaire... où l’on peut vivre heureux". »`
~