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le vieux monde qui n'en finit pas
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30 juin 2022

Lectures pour tous : Shirley Jackson

« Aucun œil humain n’est capable d’isoler l’élément précis, qui, dans la composition malheureuse des lignes et des espaces, donne une allure diabolique à une maison. Il y avait là cependant un je-ne-sais-quoi – une juxtaposition insensée, un angle mal conçu, une rencontre hasardeuse entre ciel et toiture –, par lequel Hill House respirait le désespoir. Vision d’autant plus terrifiante que la façade semblait en éveil, avec ses fenêtres sombres évoquant les yeux d’un vigile, surmontées de temps à autre par le sourcil inquiétant d’une corniche. Presque n’importe quelle maison, saisie dans une perspective inhabituelle, peut revêtir un air éloquent. Une malicieuse petite cheminée, une lucarne pareille à une fossette, et le visiteur se sentira happé dans une sorte de connivence. Mais une maison qui exhale l’arrogance et la haine, qui jamais ne baisse la garde, ne peut être que mauvaise. [...] Hill House était une maison dénuée de bienveillance, qui n’était pas destinée à être habitée, ne pouvait accueillir ni amour ni espoir. Les exorcismes sont impuissants à modifier l’expression d’une maison. Hill House resterait telle qu’elle était jusqu’à sa destruction. » Shirley Jackson, La maison hantée [The Haunting of Hill House] 1979, traduit de l’anglais par Dominique Mols avec Fabienne Duvigneau, Rivages/Noir 2016.

hill house

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