« Comme il est mal habitué, comme il se prépare au sang humain celui qui à un petit veau, de son couteau, coupe la gorge, offre ses oreilles insensibles aux mugissements.

Ou celui qui peut égorger un chevreau qui pousse des vagissements de bébé, ou celui qui se nourrit de l’oiseau à qui il a donné à manger ! On est à combien, ici, du crime complet ? Jusqu’où est-on prêt à aller ?

Que le bœuf laboure, qu’on attribue sa mort à ses vieilles années.

Que la brebis nous offre des armes contre Borée,
que les chèvres pleines donnent leurs mamelles à presser à nos mains.

Les filets, les pièges, les lacets et les ruses, c’est fini. Ne trompez pas l’oiseau avec une badine de glu, n’abusez pas le cerf avec des plumes d’effroi, ne cachez pas les hameçons courbés sous la nourriture trompeuse.

Si on vous nuit, tuez, mais même alors, tuez seulement.

Que vos bouches restent vides de viande, qu’elles prennent de doux aliments. »

Extrait du discours de Pythagore, livre XV des Métamorphoses d’Ovide,
traduit du latin par Marie Cosnay, Éditions de l’Ogre, 2017.
Cité par Jane Sautière [merci !] dans Mort d’un cheval dans les bras de sa mère.

sangbetes