Manchette 06
« Dans ce merdier, a-t-il dit calmement, il ne manquait plus qu’un Breton. »
« J’ai regardé la vieille dame assise en face de moi de l’autre côté du bureau et je lui ai adressé un second sourire d’excuse. [...] Manifestement elle n’était pas assise à l’aise dans le fauteuil en skaï; elle aurait préféré une chaise; elle était du genre à s’asseoir au bord d’une chaise et se pencher en avant, en posant ses coudes pointus sur le plateau du bureau, en poussant son museau pointu en avant pour longuement causer, longuement discuter, elle devait faire perdre un temps fou aux employés des postes et de la Sécurité sociale, tout le temps à expliquer et discuter et demander des explications, voilà son genre. Dans le fauteuil de skaï elle était mal à l’aise parce qu’elle n’arrivait pas à rester perchée au bord, sur ses fesses pointues, elle glissait tout le temps vers le fond. Au demeurant, ce n’était pas ce que j’appelle une vieille dame, mais tout de même. »
« Encens, brûle-parfum, bûchers aromatiques, sauna, bains sulfureux. Indubitablement, la Communauté des Skoptsys Réformés schlingue comme il n’est pas permis. Ajoutons l’acétone, l’anhydride acétique, l’acide chlorhydrique et l’acide tartrique, et nous nous trouvons en présence d’un cas de pollution caractérisée. Je serais curieuse de voir leur note d’eau, mais bien sûr avec tous ces bains, c’est parfaitement camouflé. [...] Cher Haymann, les produits dont je parle permettent, selon un processus ardu et dangereux, de transformer la morphine-base en héroïne. » Que d’os, 1976, Gallimard. [Au cinéma : Pour la peau d’un flic, Alain Delon, 1981]
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