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le vieux monde qui n'en finit pas
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29 mai 2023

Manchette 11

« Samuel Farakhan avait une calme aversion pour la musique de jazz et pour le cinéma. Lorsqu’il en parlait, il comparait l’une et l’autre choses aux médiocres marchandises en matière plastique que la mode et l’industrie de masse lançaient sur les foules américaines, et qui commençaient de se répandre en Europe occidentale. Le goût de Lajos pour le Coca-Cola, les westerns et Charlie Parker le navrait, de même que l’appétit d’Ivy pour la même musique et le même cinéma, et pour les romans américains hard boiled. Samuel Farakhan tenait que l’américanisation du monde était une descente dans l’imbécillité et la barbarie, à peine moins redoutable que les totalitarismes nazi et stalinien. Il écouta avec un peu d’étonnement choqué Lajos et Ivy qui parlaient avec animation, Ivy commentant les deux disques offerts [A Night at Birdland with the Art Blakey Quintet, vol. 1-2, Blue Note, 1954], situant les influences du pianiste Horace Silver, disant l’asthme par la faute de quoi Lou Donaldson ne s’éloignait pas de son médecin new-yorkais et était inconnu en Europe, parlant enfin du "génie" à propos du trompettiste de 25 ans Clifford Brown. [...] C’était le 1er janvier 1956, il était 22h15 ou un peu plus, Ivy ne pouvait pas savoir que Clifford Brown se tuera dans un accident d’automobile en compagnie du pianiste Richie Powell, frère de Bud, le 27 juin prochain. » La princesse du sang, 1996, Rivages, « Thriller », inachevé, préfacé par Doug Headline.

~

manchette 11

 

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Commentaires
G
Quelle merveille ! et quelle tristesse que Manchette n'ait même pas pu boucler ne serait-ce que ce premier tome de sa si prometteuse tétralogie des "Gens du mauvais temps" !<br /> <br /> <br /> <br /> Cela dit, l'adaptation BD en deux tomes par Tristan/Doug et Max Cabanes est extrêmement remarquable et donne une idée pertinente de la conclusion de cet opus hélas solitaire, même si évidemment la qualité des dialogues reconstitués par Tristan dans la partie finale manquante ("reliqua desiderantur", disaient joliment les Anciens) n'atteint pas le génie stylistique de son père.
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