10 janvier 2022

Nos films préférés en 2021 : Thomas Gombowhicks

Once again, nous allons savamment doser un snobisme insupportable et des goûts douteux assumés avec une morgue incroyable mais qui a le mérite d’être sèche. Nos plus belles découvertes de l’année, hors des films de 2021. Sans hiérarchie, ni ordre particulier.   Born in Flames, Lizzie Borden (États-Unis, 1983) Dans une Amérique uchronique, dix ans après une « Révolution socialiste », l’oppression des femmes et des minorités perdure. L’insurrection va frapper. 100% underground NYC, fauché, inventif, virulent, radical... [Lire la suite]

25 août 2019

Lectures pour tous : Patrick Deville

Que deviendrions-nous sans Patrick Deville ? « Après cette folie de l’or était venue celle du café. Les esclaves étaient passés de la mine au champ. Si l’Europe avait acclimaté nombre de végétaux du Nouveau Monde, le café avait été imposé à celui-ci tel un fléau abattu sur son sol. C’est qu’il y a loin de l’arbuste au percolateur. Tout avait commencé par un berger assis devant quelques chèvres d’Abyssinie, hystériques de s’être enfilé les baies rouges d’un arbuste. Le berger, qui s’ennuie, les envie. Ça n’est pas très bon.... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 19:01 - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,
28 août 2017

Histoire de docks (de Lowry à Deville)

Approchant de la fin du formidable Taba-Taba, et revenant à Mindin et Saint-Nazaire après un détour de quatre cent vingt pages pleines de l’infernale érudition géopolitique de Patrick Deville, nous tombons sur ces quelques lignes de Malcolm Lowry (Ultramarine) : « Qu’est-ce donc qui, toujours, nous attira vers les docks ? Souvent déserts, hormis quelques bateaux de pêche, un ou deux chalutiers, mais nous aimions les odeurs de ces lieux, et les bruits. Le pont basculant, le coup de sifflet du gardien des docks, la... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 17:23 - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,
08 juillet 2015

La nostalgie de l'Uruguay

Dans La tentation des armes à feu, je trouve intrigantes ces quelques lignes sur les aléas d'une mémoire baladeuse entre l’Uruguay et le pays nazairien. « Au-delà même des lieux infiniment nostalgiques comme le bar à tango Sorocabana, la séduction pernicieuse et poétique qu’exerce l’Uruguay, pour qui a grandi en Bretagne, doit beaucoup à cette impression de voyager dans le temps sans se déplacer dans l’espace. Le climat est le même, et les paysages uniformément allongés sur l’horizon du Rio de la Plata, rappellent ceux de... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 11:11 - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , , , ,
04 septembre 2014

Lectures pour tous : Patrick Deville

« C’est jaunâtre et blanchâtre et tout parcouru de filaments, cette manière d’aligot que nous sommes, et de cela naît la pensée politique et parfois la poésie. Difficile de distinguer là-dedans l’épinière et la substantifique et la glande pinéale où Descartes voyait l’âme. Le grand bec métallique est entré profond de sept centimètres. Un hurlement terrible dit-on. Le vieil homme maîtrise son agresseur, exige que Joe Hansen déjà en train de le tabasser l’épargne pour qu’il parle, crie son amour pour Natalia et demande que Sieva ne... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 17:57 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , ,
10 septembre 2012

Lectures pour tous : Roberto Ferrucci

« Un peu plus loin, un jeune père tenait une petite fille par la main. Voilà, c’est notre avion, lui a-t-il dit, dès que l’appareil est devenu visible. Puis, tout ce suite après, il s’est distrait. Le portable à la main, le regard collé sur l’écran. Ailleurs, autrement dit. J’ai vu la petite fille se dresser sur la pointe des pieds, demander quel avion papa, quel avion. Elle l’a demandé une fois, encore une fois, et encore une fois. À chaque question, on l’entendait nettement, ascendante, la légère angoisse qui était en train de... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 17:46 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,

02 septembre 2012

Small is beautiful (Louis Pasteur)

« Si les êtres microscopiques disparaissaient de notre globe, la surface de la terre serait encombrée de matière organique morte et de cadavres de tout genre, animaux et végétaux. Ce sont eux principalement qui donnent à l'oxygène ses propriétés comburantes. Sans eux, la vie deviendrait impossible, parce que l'œuvre de la mort serait incomplète. » Louis Pasteur, cité par Patrick Deville (Peste & choléra, 2012)
Posté par charles tatum à 16:52 - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , , ,
30 août 2012

Lectures pour tous : Patrick Deville

« Quelques jours avant sa mort, Yersin remercie l’amiral d’eau douce de l’envoi des éphémérides. C’est sa dernière lettre. "Je me permettrai de vous communiquer les résultats de ces observations sous la forme d’un diagramme lorsque j’en aurai réuni un nombre suffisant." Bientôt on fêtera ses quatre-vingts ans. Il se doute bien qu’on prépare dans son dos quelque cérémonie. Entre ses relevés à la jumelle avec son assistant Tran Quang Xê, il traduit les Grecs. Sa seule publication posthume ne sera pas autobiographique: c’est... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 18:40 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,
05 avril 2012

Claude Miller 1942-2012

Cet ancien assistant de Marcel Carné, Michell Deville et Jean-Luc Godard, qui fut un proche complice de François Truffaut, vient de casser sa pipe. Il avait septante ans. De La Meilleure façon de marcher (1976) à une adaptation de Mauriac (Thérèse D, que nous verrons à l'automne) en passant par Garde à vue, Mortelle randonnée et Un secret (avec la bouleversifiante Cécile de France), il avait tourné une vingtaine de films souvent sympathiques. Il n'avait aucun lien, nous rappellent doctement ses biographes (à qui nous... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 10:40 - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags : , , , , , , , ,
24 novembre 2011

Lectures pour tous : Roque Dalton

Au nom de ceux qui lavent les vêtements des autres (et expulsent de la blancheur la crasse des autres) Au nom de ceux qui gardent les enfants des autres (et vendent leur force de travail sous forme d’amour maternel et d’humiliation) Au nom de ceux qui vivent dans la maison des autres (qui n’est pas un ventre accueillant mais une tombe ou une prison) Au nom de ceux qui mangent les croûtons des autres (et encore les mâchent avec le sentiment de voler) Au nom de ceux qui vivent dans un pays étranger (les maisons et les usines et les... [Lire la suite]
Posté par charles tatum à 23:36 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , , ,