11 mai 2012

C-huit H-dix N-quatre O-deux (10)

C8H10N4O2 n°10 Kahawa, de Donald Westlake, 1981   Prologue Chacune des fourmis sortait du crâne en emportant une infime parcelle de cerveau. La double colonne d'insectes qui faisait la navette entre le cadavre et la fourmilière traversait en diagonale la piste humaine au bord de laquelle on avait jeté la femme assassinée. Tandis qu'une ombre traversait le soleil matinal, une douzaine de fourmis furent écrasées sous les pieds nus et calleux de six hommes qui cheminaient, venus de la route de Nawambwa et descendant vers le lac,... [Lire la suite]
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11 mars 2012

Moebius, Wul et l'infini

« Courant toujours, l'enfant quitta la prairie mauve où la lumière du jour était peu à peu remplacée par celle de l'incendie. Il pénétra sous le couvert des grands arbres qui escaladaient les collines. Dans la pénombre forestière, des fruits lumineux pendaient ici et là comme des lampions bariolés. Le terrain s'élevait en pente douce. Un sable d'argent pur étincelait par endroits sous la mousse. L'enfant ralentit son allure. Il s'enfonça au hasard dans un décor de silencieuse kermesse, les yeux levés vers les vivantes lanternes... [Lire la suite]
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04 octobre 2011

Lectures pour tous : Bloch

Le soleil mourait à l’ouest et son sang tachait le sol. J’aurais pu être poète, pensa-t-il. Écrivain. Mais c’eût été gâcher, grandement gâcher son talent. La vie d’un écrivain est courte, limitée à celle du papier sur lequel ses paroles sont inscrites, et à la capacité de mémoire de ses lecteurs. Le papier est friable et tombe bientôt en poussière, et les vers mangent la mémoire des hommes. Et qui mange les vers ? Le temps. C’est le temps, l’ennemi. Le temps mange les vers, le temps mange le papier, le temps mange le soleil.... [Lire la suite]
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23 octobre 2009

Quadruppani, Bastid, petits désaccords

[relais d'un texte de Serge Quadruppani paru mercredi sur Article 11] « En un bouquin tout juste publié, La Colère des tendres, Jean-Pierre Bastid revient, de façon à peine déguisée, sur le très minoritaire phénomène que fut la lutte armée à la française, sauce Action directe. L’auteur a beau être un ami, je ne partage guère sa vision des choses. À glorifier les méthodes d’AD en renvoyant ses critiques à une démission frileuse, on passe à côté d’une critique de la Terreur, qui est toujours l’arme de nos ennemis. » Petits... [Lire la suite]
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17 avril 2009

Le philosophe transfiguré

« Je suis allé voir Welcome, de Philippe Lioret, un excellent film réalisé à partir de l'excellent travail de l'écrivain Olivier Adam. Ce genre d'œuvre compte dans la vie d'un homme: voir ce film transfigure. » [Michel Onfray, Siné Hebdo n° 32. C'est lui qui souligne.] Il y va fort, le Michel. Un philosophe, ça connaît le sens des mots, sans quoi ça ne sert plus à rien. A-t-il contracté quelque maladie, prie-t-il une nonnette de ses amies de rédiger à sa place sa chronique hebdomadaire - comme Jean-Patrick Manchette le demanda... [Lire la suite]
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31 décembre 2008

Apolonia Chulupiec

Pola Negri et les restaurateurs Cela ne vous fera pas trépigner d'impatience, occupés que vous êtes à ouvrir les huîtres (pour la dernière fois, prétendent certains conchylimanes), à couvrir de beurre demi-sel de fines tranches de pain de seigle et à vous assurer à petites, toutes petites gorgées, de la fraîcheur gouleyante du gros plant. Tout de même, la nouvelle fait un certain bruit dans le landerneau de la cinéphilie digne de ce nom. Voilà. Deux chercheurs polonais viennent de découvrir dans les caves du Centro... [Lire la suite]
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07 mai 2008

Là où je suis, je ris

Une semaine après la sortie en librairie du Journal 1966-1974 de Jean-Patrick Manchette (Gallimard, 640 p., 26 €), on nage dans le bourbier des clichés dégradants et des superlatifs qui n'engagent à rien, des approximations admiratives et des imprudentes contrevérités (les morts, on leur fait dire ce qu'on veut). Il nous fallait une grande bouffée de contrepoison. C'est Serge Quadruppani qui s'y colle, dans un texte chaleureux qui remet à l'heure les tocantes de quelques tocards. (Il nous fit déjà le plaisir d'une brève mais... [Lire la suite]
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06 mai 2008

Récupération

"Mieux vaut se quereller avec Guy-Ernest autour d'un carton d'armagnac que boire du café tout l'après-midi avec Simenon, ce vilain coprophage de la décomposition bourgeoise", aimait répéter Jean-Patrick Manchette.Là-dessus il dégoupillait une fiole de vodka. Sans transition, il nous narrait Charley Varrick (presque plan par plan, c'était un de ses dadas), grand film aujourd'hui oublié de Don Siegel, avec Walter Matthau. "La récupération (...) seule rend l'Art rentable. Ce qui n'est pas récupéré sur-le-champ le... [Lire la suite]
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