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le vieux monde qui n'en finit pas
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18 mars 2024

Lectures pour tous : John Buell / Jean-Patrick Manchette

[Quand le traducteur a du style.]

« Le lendemain, Grant alla restituer la voiture de louage, puis gagna à pied le garage du réparateur pour reprendre son break. On s’était occupé de la vitre avant et l’on avait lavé l’intérieur et l’extérieur du véhicule. Sans même un coup d’œil sur ses bagages, il monta dans l’auto comme si c’était une berline vide. Au motel, ils réglèrent leur note et attendirent un court moment. À l’heure dite, M. Doyle et un chauffeur arrivèrent dans un grand fourgon mortuaire aussi solide que l’établissement, et M. Doyle expliqua avec une aisance solennelle quel serait l’itinéraire, leur point de rencontre, s’ils estimaient préférable qu’on se sépare ; comme il allait conduire assez vite, il suggéra qu’ils vérifient leur essence. Puis il leur fit lentement traverser la ville, feux de position allumés, et l’on s’engagea sur l’autoroute où ils prirent progressivement de la vitesse, le fourgon menant le train, Grant derrière lui, les Harrison en queue. À cent, ils durent laisser entre eux de longs intervalles. Il y avait peu de circulation. Il était neuf heures trente. Une nouvelle journée qui s’annonçait belle et ensoleillée. » John Buell, L’agression [Sombres vacances], 1972, Gallimard, Série noire/Carré noir, traduit de l’américain par Jean-Patrick Manchette (1973).

 

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