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le vieux monde qui n'en finit pas
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21 juin 2024

Lectures pour tous : Alessandro Manzoni


« Ce matin, donc, tous ces gredins qui avaient fait hier ce vacarme horrible se sont retrouvés à des endroits convenus (ils étaient d’intelligence: tout avait été préparé); ils se sont réunis et ils ont recommencé leur belle promenade par les rues, en braillant pour en attirer d’autres.  Vous savez que c’est comme lorsqu’on balaie la maison, révérence parler, le tas de saletés grossit à mesure qu’on avance.  Et quand ils se sont crus assez nombreux, ils se sont dirigés vers la demeure de monsieur le vicaire des provisions, comme s’il ne suffisait pas de toutes les violences qu’ils lui ont faites hier, à un seigneur tel que lui ! De pures inventions: c’est un homme de bien, quelqu’un de scrupuleux; je puis vous le dire, moi, qui suis de sa maison, puisque je le fournis en drap pour la livrée de ses domestiques.  Ils se sont donc dirigés vers cette maison, et il fallait voir quelle canaille, quelles figures... [...] Et ce qui leur sortait du gosier ! À s’en boucher les oreilles, à ceci près qu’on ne trouvait pas son compte à se faire remarquer.  Ils y allaient donc avec l’intention, bel et bien, de la mettre à sac, mais... [...] Mais ils ont trouvé la rue barrée par des poutres et des chariots, et, derrière cette barricade, un beau rang de miquelets, l’arquebuse pointée, pour les recevoir comme ils le méritaient. Quand ils virent ce bel appareil... Qu’auriez-vous fait, vous autres ? » Alessandro Manzoni, Les fiancés (1825), traduit de l’italien par Yves Branca, Gallimard.

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