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le vieux monde qui n'en finit pas
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4 juillet 2024

Contre le "progressisme des bonnes intentions"

Mon pote Willy, éditeur artiste luçonnais, me fait parvenir ce qui suit. [Il me confie souvent des textes à corriger, et connaît mon aversion pour l’écriture soi-disant inclusive. Ce qui explique sans doute le clin d’œil.] Ces deux fragments sont extraits d’un livre récent de Raoul Vaneigem (très présent sur le blog, ces temps-ci), Du Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations à la nouvelle insurrection mondiale, chapitre « Langage ». Je les remercie tous les deux. Le livre vient de me parvenir, je le lirai d’ici dimanche.

« 11. La lutte menée contre le patriarcat a mis en évidence, dans la langue française, une prédominance linguistique du masculin sur le féminin. Il y a là des arrogances de chef de famille d’autant plus insupportables qu’elles imposent leur banalisation alors que le virilisme en débandade multiplie les violences à l’encontre de la féminité. N’est-ce pas l’occasion de "mettre un bonnet rouge au dictionnaire", comme le suggérait Victor Hugo ? Laissons au poète qui sommeille en chacune et en chacun la liberté de s’exprimer avec les mots de sa vie en se gaussant de la ferraillerie du langage officiel. »

« 12. La dictature du profit n’épargne rien ni personne. On a vu apparaître, issue d’un progressisme des bonnes intentions, une manière d’écrire articulée sur des "e" ajoutés à la hâte et séparés par des points. Le lecteur francophone est instamment prié de découvrir dans le borborygme "soignant·e·s" une forme de justice rendue à la femme. Il a tôt fait de comprendre que l’on remplace ainsi à moindre temps et à moindres frais les aimables palabres de la générosité affective, la joyeuse aménité de n’oublier personne, l’aimable loisir de s’adresser en détail à tous et à toutes, aux chères amies et aux chers amis, aux compagnes et aux compagnons. Bel hommage à la femme que ce morse de radiotélégraphiste lui réservant une place dans la "langue mâle" à des prix défiant toute concurrence, pour ne pas dire en solde, au rabais ! »

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