De Charlot à Tom Cruise
« Lisant l’autre jour une moquerie (pas bien méchante) sur le fait que la carrière de Cruise était depuis vingt ans une occasion de le voir jouer toujours le même film, en changeant simplement de costume (tantôt policier, tantôt espion, soldat de la Wehrmacht, soldat du futur, ouvrier, prêtre, mécanicien, aviateur, assassin, sénateur, à cheval, à pied, en voiture, j’en passe et des meilleurs), je me fis la réflexion suivante: Voilà qui est tout à fait exact ! Et d’autant plus exact que le comédien ne "joue" pratiquement plus [...] depuis belle lurette, se contentant d’être et d’apparaître, répondant aux situations les plus extrêmes dans lesquelles le récit et la mise en scène le placent avec les mêmes expressions. Ce dispositif formel est précisément celui du grand cinéma burlesque: un corps aisément identifiable, quelques mimiques, des périls en tout genre, et nous retrouvons Charlot (migrant, boxeur, patineur, policier, ouvrier, etc.). » Olivier Maillart, Poétique de Tom Cruise, Marest éditeur, 2024.