Du progressisme des bonnes intentions
« La dictature du profit n’épargne rien ni personne. On a vu apparaître, issue d’un progressisme des bonnes intentions, une manière d’écrire articulée sur des "e" ajoutés à la hâte et séparés par des points. Le lecteur francophone est instamment prié de découvrir dans le borborygme "soignant·e·s" une forme de justice rendue à la femme. Il a tôt fait de comprendre que l’on remplace ainsi à moindre temps et à moindres frais les aimables palabres de la générosité affective, la joyeuse aménité de n’oublier personne, l’aimable loisir de s’adresser en détail à "tous" et à toutes, aux chères amies et aux chers amis, aux compagnes et aux compagnons. Bel hommage à la femme que ce morse de radiotélégraphiste lui réservant une place dans la "langue mâle" à des prix défiant toute concurrence, pour ne pas dire en solde, au rabais ! » [Raoul Vaneigem, 2023]
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